FootballStade Lausanne replonge dans son passé
Le SLO est de retour pour quelques semaines à Samaranch, le stade de tous ses succès. Avec une demi-nostalgie. Une première depuis son accession en Challenge League, conclue par une victoire samedi face à Wil (2-1).
- par
- Florian Vaney Lausanne
Le grillage d’entrée s’ouvre. Derrière lui, le chef de l’intendance de Stade Lausanne passe un dernier coup de patte sur la porte suivante. Deux beaux morceaux de poussière se décrochent, comme pour bien marquer le saut dans le temps. Les Stadistes n’ont plus pénétré leur vénérable stade de Samaranch pour un match officiel depuis trois ans et la montée en Challenge League. En le retrouvant le temps d’une dérogation et de deux matches, il faut être prêt à surmonter la nostalgie.
De loin, rien n’a changé. L’endroit est toujours animé du même charme indémodable. Au bord du terrain, on croise les vedettes de l’inoubliable ascension dans la hiérarchie des années 2010. Andy Laugeois a le sourire, Axel Danner aussi. Ils sauront apprécier la victoire de leurs successeurs face à Wil (2-1, lire encadré). Peu importe l’angle de vue et le coin choisi, le football s’y respire à plein nez.
Un petit coup de vieux
En plissant des yeux, le coup de vieux des lieux commence tout de même à se remarquer. À la rigueur, les feuilles mortes qui jonchent le terrain participent au côté simple et sans prétention du stade. Les trous dans le terrain et les zones brunes, par contre, font un peu plus mal à la réputation de billard que s’est forgée Samaranch au fil des années. La partie entre Vaudois et Saint-Gallois, plutôt animée, n’en souffrira pas trop.
Dans les tribunes, ni plus ni moins de monde que pour un match habituel du SLO à la Pontaise, dont on aperçoit les projecteurs au loin. L’ambiance se vaut également. “On chante mieux à la Pontaise qu’ici, on s’y sent plus dans un vrai lieu de foot, lâche l’un des membres de ce groupe sans nom qui fait du bruit aux matches du SLO. Prendre possession de la Pontaise, c’est un peu notre prise de Constantinople à nous”, ajoute-t-il sans qu’on soit trop sûr de comprendre la référence.
Les nostalgiques ne sont plus nombreux
Chose certaine, le consensus n’existe pas. Une voix qui connaît bien le club assure que, moyennant quelques aménagements légers (et la coûteuse mise à niveau des projecteurs), Samaranch pourrait être un antre permanent parfait pour Stade Lausanne. Le son de cloche touche surtout les romantiques et ceux qui, au bord du lac, ont laissé quelques souvenirs savoureux. Dans un club qui s’est métamorphosé ces dernières années, ils ne sont plus nombreux.
Lavdrim Hajrulahu est le dernier lien sur le terrain entre les deux générations. Et même lui dit se réjouir de retrouver le haut de la ville dans quelques semaines, une fois la rénovation de la pelouse de la Pontaise terminée. «Pas mal d’images sont remontées au début du match. On en a quand même connu, des victoires ici. Ça a été une tranche de l’histoire du club. Mais on se sent nettement moins professionnel quand on joue à Samaranch.»
Au fond, le débat existe à peine. Après avoir accueilli Schaffhouse dans trois semaines, Samaranch cédera de nouveau la vedette sans discussion. Peut-être auréolé d’une jolie stat d'invincibilité, peut-être pas. Peu importe. Son charme continuera de traverser le temps.