France18 ans de prison en appel pour un ex-djihadiste converti
Jonathan Geffroy a vu sa peine à 18 ans de prison confirmée en appel par la Cour d’assises spéciale de Paris.
L’ex-jihadiste français de l’organisation État islamique (EI) Jonathan Geffroy, converti à l’islam et qui s’est rendu en zone irako-syrienne de février 2015 à février 2017, a été condamné vendredi en appel à 18 ans de prison par la Cour d’assises spéciale de Paris.
Cet homme de 41 ans qui a affirmé être un «repenti», a été condamné à la même peine qu’en première instance. Son épouse marocaine, Latifa Chadli, qui comparaissait libre, a été condamnée à cinq ans de prison dont trois avec sursis.
Originaire de Toulouse (sud-ouest), converti à l’islam et rapidement radicalisé au contact de futurs djihadistes de l’EI comme Quentin Lebrun ou Chahid Tahiri, Jonathan Geffroy a rejoint la Syrie en février 2015 avec sa femme et leur enfant alors âgé de 3 mois.
Un détachement de l’EI composé de Français
Jonathan Geffroy et Latifa Chadli étaient tous deux jugés en appel par une cour composée de magistrats professionnels pour association de malfaiteurs terroriste et «abandon matériel et moral de mineur». Comme en première instance, Jonathan Geffroy a soutenu s’être rendu en zone irako-syrienne pour «faire de l’humanitaire» et devenir «ambulancier».
En réalité, Jonathan Geffroy a servi dans les rangs de la katiba (brigade) Anwar al-Awlaki, un détachement de l’EI regroupant quelques dizaines de Français dont les frères Jean-Michel et Fabien Clain, deux responsables de la propagande de l’EI qui ont revendiqué les attentats du 13 novembre 2015 en France.
Il a combattu également à Ramadi (Irak), dans les rangs de la katiba d’élite Tariq Ibn Zyad.
En novembre 2016, alors que les choses tournaient mal sur le terrain pour l’EI, Jonathan Geffroy a contacté la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour demander de l’aide. Il sera finalement capturé début 2017 par l’Armée syrienne libre (ASL) alors qu’il cherche à fuir la Syrie.
Le couple et ses deux enfants ont été remis aux autorités françaises en septembre 2017. Jonathan Geffroy a choisi de parler aux enquêteurs et a révélé notamment que l’EI envisageait d’envoyer des enfants-soldats en Europe.