Etats-Unis: Début de campagne sous les radars pour Joe Biden

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États-UnisDébut de campagne sous les radars pour Joe Biden

Le président Joe Biden a décidé de ne pas faire campagne dans le New Hampshire, l’État qui donne traditionnellement le coup d’envoi des primaires.

Le candidat Dean Phillips est sorti voir des supporters de Joe Biden pour leur offrir des cafés, samedi à Manchester, la plus grande ville de l’État.

Le candidat Dean Phillips est sorti voir des supporters de Joe Biden pour leur offrir des cafés, samedi à Manchester, la plus grande ville de l’État.

AFP

Tandis que tous les yeux sont rivés sur Donald Trump, favori pour remporter la primaire républicaine du New Hampshire mardi, le président Joe Biden a lui décidé de zapper cet État, faisant passer sa campagne sous les radars, au risque d’un faux départ.

Après le caucus de l’Iowa, le New Hampshire donne traditionnellement le coup d’envoi des primaires vouées à désigner les deux candidats qui s’affronteront pour la Maison-Blanche en novembre prochain. Mais cette fois, le nom du président actuel ne figurera pas sur les bulletins de vote de la primaire démocrate, à cause de désaccords sur ce calendrier électoral.

Il considère l’État «comme acquis»

À l’initiative de partisans, des électeurs écriront toutefois tout de même son nom lors du scrutin. En comptant ces voix, Joe Biden prend ainsi le risque d’arriver troisième dans cet État du nord-est, derrière deux autres candidats: l’entrepreneur démocrate Dean Phillips et l’écrivaine Marianne Williamson, autrice de livres sur le développement personnel.

Joe Biden considère l’État «comme acquis (…) Il devrait faire campagne dans le New Hampshire, il devrait se présenter devant les électeurs», a taclé Dean Phillips lors d’un récent débat avec Marianne Williamson, auquel Joe Biden n’a pas participé. «Il devrait être sur le bulletin de vote dans le New Hampshire, pour l’amour du ciel. C’est le président», a-t-il ajouté.

Lors des primaires en 2020, Joe Biden avait largement perdu dans cet État très majoritairement blanc et avait ensuite été sauvé par le fort soutien des Afro-Américains dans l’État de Caroline du Sud.

Vache sacrée

Une fois élu, il avait demandé à la direction du parti démocrate de placer la Caroline du Sud avant le New Hampshire et l’Iowa dans le calendrier, pour bénéficier d’une meilleure dynamique de départ. Mais le New Hampshire, contrôlé par les républicains et pour qui le fait d’être le premier État à lancer les primaires est une vache sacrée, a fermement refusé.

Les militants locaux, bien que déçus et agacés que Joe Biden ne participe pas au vote, ont décidé de faire savoir à ses partisans qu’ils pouvaient tout de même inscrire son nom eux-mêmes sur les bulletins. Samedi, une vingtaine d’entre eux ont bravé le froid hivernal de Manchester, la plus grande ville de l’État, en brandissant des pancartes: «Demandez-moi si je peux écrire Joe Biden».

Le candidat et élu au Congrès Dean Phillips est sorti les voir pour leur offrir des cafés. «Nous sommes tous frustrés que (Biden) ne soit pas sur le bulletin de vote», a déclaré Kathy Sullivan, 69 ans, avocate à la retraite de Manchester. «Mais nous mettons cela de côté parce qu’il est vraiment important que Joe Biden batte Donald Trump en novembre.»

Difficile à analyser

Certains donateurs soutenant le président craignent qu’inscrire le nom de Joe Biden sur les bulletins de vote ne lui inflige une défaite inutile, en poussant les observateurs à se demander combien de voix ont été obtenues. Le vote pourrait ainsi être malgré tout analysé comme une mesure de la popularité du président, alors que le résultat aurait sans cela simplement pu être ignoré.

Les présidents démocrates qui cherchent à se faire réélire obtiennent généralement environ 80% des voix lors des primaires dans le New Hampshire, et les stratèges du parti estiment que Joe Biden doit obtenir environ 60% des voix pour éviter l’humiliation.

«Une victoire est une victoire, et je pense que nous pouvons l’obtenir», a déclaré Donna Soucy, élue dans le New Hampshire et coprésidente de la campagne. «Nous avons travaillé très dur sur cet effort (d’écrire le nom de Biden) dans tout l’État, et je pense que les électeurs aujourd’hui – ceux d’entre nous qui sommes ici dans le froid – sont la preuve de l’enthousiasme pour le président Joe Biden.»

(AFP)

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