Basketball: En parfait lanceur d’alerte, Roberto Kovac fait bouger Swiss Basket

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BasketballEn parfait lanceur d’alerte, Roberto Kovac fait bouger Swiss Basket

Une réunion, ce lundi, entre les instances dirigeantes et le capitaine de l’équipe de Suisse a provoqué une importante mise à plat des problèmes soulevés avec fracas par le Tessinois, samedi.

André Boschetti
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André Boschetti
«Roberto (Kovac) est un impulsif qui ne s’est pas rendu compte des dégâts d’image que ses propos pourraient avoir.» C’est ce que le président Giancarlo Sergi lui a dit ce lundi.

«Roberto (Kovac) est un impulsif qui ne s’est pas rendu compte des dégâts d’image que ses propos pourraient avoir.» C’est ce que le président Giancarlo Sergi lui a dit ce lundi.

SWISS BASKETBALL

Le petit monde du basketball suisse a-t-il fait un grand pas dans la bonne direction ce lundi? Il est bien entendu encore trop tôt pour le dire mais le gros coup de gueule de l’international Roberto Kovac, qui a suivi la sévère défaite concédée face au Danemark, samedi à Fribourg (46-60) - et quelques jours seulement après une première débâcle au Kosovo (49-76) - a eu le don de provoquer une franche discussion entre le capitaine de l’équipe nationale et les deux plus hauts dirigeants - Giancarlo Sergi et Erik Lehmann - d’une Fédération que le Tessinois avait, au passage, plus qu’égratignée.

Un entretien constructif

Président de Swiss Basket, Giancarlo Sergi résumait, lundi en fin de matinée, la teneur d’un entretien «constructif». «Cette réunion avec Roberto s’est vraiment très bien passée, explique-t-il. La seule chose que nous lui reprochons, c’est le moment et la manière avec laquelle il a fait ses déclarations. Roberto est un impulsif qui ne s’est pas rendu compte des dégâts d’image que ses propos pourraient avoir. Cela dit, nous avons pu ensuite aborder les problèmes de fond auxquels notre capitaine a fait allusion, samedi soir. Nous nous sommes d’ailleurs tout de suite bien compris car, à la Fédération, nous partageons son énorme frustration de voir certains des bons joueurs de notre pays trouver toutes sortes d’excuses pour ne pas porter le maillot national.»

Le rôle des clubs

Une mentalité, un état d’esprit à changer qui est le principal problème auquel Swiss Basket va s’atteler sans tarder. «Le régler sera tout sauf simple, continue Giancarlo Sergi. Si certains joueurs, dont Roberto fait partie, sont prêts à tous les sacrifices pour porter le maillot de l’équipe de Suisse, ce n’est malheureusement pas le cas pour d’autres éléments pourtant susceptibles de beaucoup apporter à cette équipe. Pour tenter de trouver les bons mots et les solutions, nous allons mettre sur pied une table ronde cet été, ou au plus tard au début de l’automne. Il me semble par ailleurs important de préciser que la Fédération a investi beaucoup d’argent depuis une dizaine d’années pour permettre à notre basket de bien se développer. En 2019, notre équipe nationale est d’ailleurs passée tout près d’une qualification historique pour le championnat d’Europe.»

«Pour progresser et développer davantage notre basket, il est capital que toutes les parties impliquées travaillent ensemble. Fédération, clubs et joueurs doivent faire des efforts communs pour avancer dans la bonne direction.»

Roberto Kovac, capitaine de l’équipe de Suisse

Une initiative qu’applaudit Roberto Kovac. «C’est bien d’en parler ouvertement mais le plus difficile sera de trouver la bonne solution pour régler ce problème, sinon c’est tout le basket suisse qui va très longtemps continuer à en souffrir.» Un changement radical qui passe, selon l’arrière de Fribourg Olympic, par la réponse à une question cruciale: veut-on ou pas une ligue professionnelle en Suisse? «Pour progresser et développer davantage notre basket, il est capital que toutes les parties impliquées travaillent ensemble. Fédération, clubs et joueurs doivent faire des efforts communs pour avancer dans la bonne direction. Il faudra impérativement prendre des décisions et ne plus se contenter de compromis cette fois!»

Un championnat peu attractif

Pour Roberto Kovac, le système actuel est le premier problème. «L’avis des clubs, ceux de certains plus que d’autres, pèse lourd au décompte final. Et comme chaque club pense d’abord à protéger ses propres intérêts plutôt que de se préoccuper du bien du basket suisse, il est compliqué de changer certaines choses.»

Comme, en premier lieu, un championnat de LNA à six équipes seulement qui manque terriblement d’attractivité. «J’ignore quelle est la bonne solution, soupire Roberto Kovac, mais ce que je sais, c’est que nos meilleurs jeunes ne rêvent que de partir pour un autre pays où ils pourront mieux se développer. Il me semble donc primordial d’imaginer une compétition qui pourrait inciter nos jeunes à rester un peu plus longtemps ici. Et à de potentiels sponsors de s’intéresser davantage à notre sport.»

Il va sans dire qu’un championnat plus compétitif aurait d’intéressantes répercussions sur l’équipe nationale. «Pour qu’à l’avenir certains joueurs n’y renoncent plus par peur de se blesser ou pour ne pas sacrifier leurs vacances», conclut le lanceur d’alerte improvisé.

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