Depuis le Brexit, les étudiants européens boudent les unis britanniques

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Royaume-UniDepuis le Brexit, les étudiants européens boudent les unis britanniques

La sortie du Royaume-Uni de l’UE s’est traduite en un nombre d’inscriptions étrangères divisé par deux dans les hautes écoles du pays. En cause: les frais de scolarité, qui ont quadruplé.

À la rentrée 2020, 66’680 étudiants de l’UE s’étaient inscrits en première année de licence ou de master et doctorat dans des universités britanniques, comme ici celle de Cambridge. Ils n’étaient plus que 31’000 pour 2021/2022.

À la rentrée 2020, 66’680 étudiants de l’UE s’étaient inscrits en première année de licence ou de master et doctorat dans des universités britanniques, comme ici celle de Cambridge. Ils n’étaient plus que 31’000 pour 2021/2022.

AFP

Le nombre d’inscriptions d’étudiants européens dans des universités britanniques a diminué de plus de moitié après le Brexit, qui s’est traduit par une explosion des frais de scolarité, selon les données de l’Agence des statistiques de l’enseignement supérieur (HESA) britannique.

Depuis 2017, année suivant le référendum du Brexit, «il y a eu une baisse notable dans les inscriptions en première année venues des dix premiers pays de l’UE», indique la HESA, dans son étude publiée la semaine dernière et relayée vendredi par le journal «The Guardian».

Selon les chiffres rassemblés, 66’680 étudiants de l’UE s’étaient inscrits en première année de licence ou de master et doctorat à la rentrée 2020. Ils n’étaient que 31’000 pour 2021/2022, première année scolaire complète, depuis la fin de la période de transition post-Brexit.

De 9250 à 38’000 livres par an

«Cette baisse significative (…) peut être attribuée aux changements dans les frais d’inscription», estime la HESA. Avant 2021, les étudiants de l’UE payaient les mêmes frais d’inscription que leurs camarades britanniques, au maximum 9250 livres (env. 10’500 francs) par an. Depuis la rentrée 2021, il leur faut débourser bien plus, jusqu’à 38’000 livres l’année, en fonction des universités et des régions, selon le «Guardian».

Au même titre que le reste des étudiants internationaux, les Européens post-Brexit ne peuvent plus non plus souscrire de prêts étudiants, doivent obtenir un visa et payer pour bénéficier du NHS, le service de santé public. Résultat: seuls 13’155 étudiants européens se sont inscrits pour 2021 en première année de premier cycle, quasiment trois fois moins que les 37’530 l’année précédente.

Cherchant à réduire l’immigration à tout prix, la ministre britannique de l’Intérieur, Suella Braverman, veut par ailleurs que les étudiants étrangers ne puissent rester que six mois dans le pays, après la fin de leurs études (contre deux ans actuellement). Selon le quotidien «The Times», elle s’est attiré les foudres du ministère de l’Education qui estime qu’une telle mesure rendrait le Royaume-Uni moins attractif pour des étudiants qui contribuent pourtant à financer le système universitaire.

Des retombées négatives pour la croissance économique

Dans un communiqué, le groupe Universities UK, qui représente 140 universités britanniques, a estimé mercredi que le projet «aurait de graves conséquences sur (leur) capacité à recruter des étudiants internationaux et, in fine, des retombées négatives importantes pour la croissance économique du Royaume-Uni». Ce serait «vraiment dommageable pour la compétitivité et la réputation du Royaume-Uni».

Quelque 120’000 étudiants européens suivent toujours des cours dans les universités britanniques (contre 152’000 en 2020/2021), beaucoup ayant débuté des formations avant la sortie de l’UE.

(AFP)

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