EspaceL’Iran lance un second satellite militaire
Les autorités se sont félicitées du placement en orbite de Nour-2 présenté comme un «satellite de reconnaissance».
![Le Guide suprême iranien, l’Ayatollah Ali Khamenei, s’exprime lors d’une réunion par vidéoconférence avec des habitants de l’Azerbaïdjan oriental à Téhéran, en Iran, le 17 février 2022. Le Guide suprême iranien, l’Ayatollah Ali Khamenei, s’exprime lors d’une réunion par vidéoconférence avec des habitants de l’Azerbaïdjan oriental à Téhéran, en Iran, le 17 février 2022.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/d58ca379-f638-42b5-9863-cbb0723b6264.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1466&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=ce981cbf5dbdcac53e20d18c7a9fda29)
Le Guide suprême iranien, l’Ayatollah Ali Khamenei, s’exprime lors d’une réunion par vidéoconférence avec des habitants de l’Azerbaïdjan oriental à Téhéran, en Iran, le 17 février 2022.
via REUTERSL’Iran a annoncé mardi avoir placé en orbite un nouveau satellite militaire de reconnaissance, au moment où les négociations à Vienne visant à sauver l’accord sur le nucléaire iranien se trouvent dans une phase cruciale.
«Le deuxième satellite militaire iranien dénommé Nour-2 a été envoyé dans l’espace par le lanceur Qassed appartenant aux forces aérospatiales des Gardiens (de la Révolution, armée idéologique de l’Iran, NDLR) et placé avec succès en orbite à 500 kilomètres» d’altitude, a annoncé l’agence officielle Irna.
Les Gardiens de la Révolution ont présenté Nour-2 comme un «satellite de reconnaissance», selon un communiqué sur leur site officiel Sepah News.
Selon la même source, l’appareil a été lancé depuis le désert de Shahroud dans la province de Semnan (nord-est).
L’Iran avait lancé en avril 2020 son premier satellite militaire, Nour-1, et les États-Unis avaient alors estimé que ce lancement prouvait que le programme spatial iranien était destiné à des fins militaires plus que commerciales.
«Succès»
Mardi, Sepah News a précisé que Nour-1 était «toujours actif».
Le ministre des Télécommunications Issa Zarépour s’est félicité du «succès» du lancement de Nour-2, dans un communiqué publié sur Irna. Ses premiers signaux «ont été captés avec succès par des stations au sol», a-t-il indiqué.
«Ce satellite de reconnaissance orbitera autour de la Terre toutes les 90 minutes, et sa mission durera au moins trois ans», a précisé M. Zarépour.
Face aux inquiétudes occidentales, Téhéran maintient n’avoir aucune intention d’acquérir des armes nucléaires et répète que ses activités aérospatiales sont pacifiques.
À la mi-janvier, les Gardiens avaient annoncé avoir testé «avec succès» une fusée dont le moteur à combustible solide peut transporter des satellites.
Accord nucléaire imminent?
Le lancement du nouveau satellite survient sur fond de déclarations optimistes à propos d’un accord imminent dans les négociations nucléaires à Vienne.
Conclu en 2015 par l’Iran d’un côté, et les États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l’Allemagne de l’autre, l’accord est censé empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique, ce que le pays a toujours nié.
Ce pacte s’est délité à la suite du retrait en 2018 des États-Unis qui ont rétabli des sanctions contre Téhéran. En réaction, l’Iran s’est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire.
L’enjeu actuellement à Vienne est ainsi de faire revenir dans l’accord les États-Unis et de ramener Téhéran au respect de ses engagements.
«Décisions politiques»
Le coordinateur de l’Union européenne chargé de superviser les pourparlers, Enrique Mora, a indiqué lundi que des «décisions politiques» devaient être prises «dans les prochains jours» pour conclure les négociations.
L’agence officielle Irna a annoncé de son côté le retour à Téhéran du négociateur en chef de l’Iran, Ali Baghéri, pour des consultations.
Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), les stocks iraniens d’uranium enrichi dépassent désormais de plus de 15 fois la limite autorisée par l’accord de 2015.
Les prochains jours sont perçus comme décisifs par les Occidentaux, car ceux-ci estiment qu’au rythme auquel l’Iran engrange les avancées nucléaires, l’accord risque d’être bientôt caduc.