Arabie saouditeDouze blessés après l’attaque déjouée d’un drone
Douze civils ont été blessés jeudi par des fragments de drone tombés sur un aéroport saoudien après une attaque déjouée des rebelles yéménites.
«Douze civils de nationalités différentes ont été blessés à l’aéroport d’Abha (après que) la défense saoudienne a détruit un drone lancé dans (sa) direction», a déclaré la coalition militaire dirigée depuis 2015 par l’Arabie saoudite qui appuie les forces gouvernementales du Yémen face aux insurgés, citée par l’agence officielle du royaume SPA. Les rebelles yéménites Houthis, proches de l’Iran, lancent régulièrement des attaques de drones et de missiles contre le riche royaume saoudien.
Plus tôt dans la journée, elle avait annoncé «quatre blessés civils parmi les employés et les voyageurs», des fragments du drone étant «tombés» dans la zone de l’aéroport international, alors que les combats s’intensifient au Yémen voisin.
«Nous prendrons des mesures opérationnelles fermes pour répondre à la menace visant les aéroports civils et les voyageurs», a assuré la coalition. «Le trafic aérien s’est arrêté pendant une courte période avant de reprendre à nouveau», a indiqué à l’AFP un responsable de l’aéroport ayant requis l’anonymat.
Des cibles fréquentes
Situé dans le sud-ouest saoudien, près de la frontière avec le nord du Yémen largement contrôlé par les Houthis, l’aéroport d’Abha est souvent pris pour cible par ces derniers, faisant rarement des victimes.
À Jazane, une région frontalière du Yémen, fréquemment ciblée elle aussi, deux personnes sont mortes et sept ont été blessées fin décembre, dans la première attaque meurtrière revendiquée par les rebelles yéménites dans le royaume saoudien en plus de trois ans.
Lors d’un entretien téléphonique avec le roi Salmane d’Arabie saoudite mercredi soir, le président américain Joe Biden a réaffirmé «l’engagement» des États-Unis à soutenir le royaume contre les attaques des rebelles yéménites, selon la Maison-Blanche.
«Violations horribles»
Les rebelles yéménites ont revendiqué jeudi l’attaque d’Abha, disant avoir visé un «site militaire important». «Nous réitérons notre avertissement aux citoyens de rester à l’écart des sites militaires», a tweeté Yahya Saree, le porte-parole militaire des Houthis.
Cette dernière attaque en date des Houthis intervient au moment où le conflit au Yémen connaît une recrudescence des violences ces derniers mois, avec notamment une intensification des raids aériens de la coalition menée par Ryad.
Depuis janvier, les rebelles multiplient de leur côté les frappes sur les Émirats arabes unis, pilier de la coalition fortement impliqué dans les récentes offensives des forces loyalistes au Yémen. Le 17 janvier, une attaque sur Abu Dhabi avait fait trois morts et six blessés.
Au Yémen, le nombre de civils tués ou blessés a lui «presque doublé» depuis l’éviction controversée en octobre dernier d’experts onusiens chargés d’enquêter sur les violations des droits humains dans ce pays, a dénoncé jeudi l’ONG Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).
Au total, au moins 377’000 personnes ont été tuées en sept ans de conflit selon l’ONU, une grande majorité en raison des conséquences indirectes des combats, comme la faim et les maladies, le pays le plus pauvre de la péninsule arabique restant englué dans l’une des pires catastrophes humanitaires au monde.