Camilla, de maîtresse diabolisée à reine couronnée

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Royaume-UniCamilla, de maîtresse diabolisée à reine couronnée

La reine consort a souvent été qualifiée de «méchante», ce qui lui a valu le surnom de «Rottweiler». Mais qui est-elle vraiment? Récit.

La cote de popularité de Camilla reste mitigée. Elle est à 46% d’opinions favorables.

La cote de popularité de Camilla reste mitigée. Elle est à 46% d’opinions favorables.

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Camilla a été le grand amour du roi Charles III et sera couronnée à ses côtés le 6 mai: un parcours extraordinaire pour une nouvelle reine de 75 ans longtemps diabolisée.

Depuis les années 1990, elle a navigué toutes les crises, stoïque et discrète. Longtemps les Britanniques ont vu en elle une briseuse de ménage, ne lui pardonnant pas la fin du mariage du prince Charles et de la princesse Diana.

Elle est désormais mariée depuis 18 ans à Charles, le connaît depuis plus de 50 ans. Le couple projette l’image d’un partenariat complice, comme récemment lors de leur voyage en Allemagne, leur premier à l’étranger depuis que Charles est devenu roi en septembre.

«Ceux qui ne l’aiment pas sont ceux qui ne la connaissent pas»

«C’est une femme chaleureuse et intelligente, pleine d’humour et de bon sens, qui n’a pas cherché à se mettre en avant», explique Isabelle Rivière, spécialiste de la monarchie britannique. «Ceux qui ne l’aiment pas sont ceux qui ne la connaissent pas».

Mais en dépit de son dévouement à la Couronne, de ses centaines d’engagements par an et de ses patronages caritatifs, la cote de popularité de Camilla reste mitigée à 46% d’opinions favorables. Seulement 14% des Britanniques veulent qu’elle soit connue comme la «reine Camilla» selon un récent sondage. 36% acceptent au mieux «reine consort», comme Elizabeth II l’avait souhaité, et 23% pensent qu’elle ne devrait pas avoir de titre du tout (sondage «Daily Mail»).

Âmes sœurs

Diana l’avait surnommée la «Rottweiler» (un chien dangereux), sobriquet qui l’a longtemps poursuivie. Le prince Harry, fils de Charles et Diana, l’a décrite dans son autobiographie «Le Suppléant» comme la «méchante» qui voulait «la couronne».

«Ce n’était pas le but final» a riposté Tom Parler Bowles, fils de Camilla, dans le podcast News Agents. «Elle a épousé la personne qu’elle aimait». «Elle s’est mariée par amour, sachant très bien que cela impliquerait la couronne», tempère le commentateur royal Richard Fitzwilliams qui décrit une femme ayant «un sens aigu du devoir» et «dévouée à son mari».

Ce sont «des âmes sœurs: même âge, mêmes amis, même sens de l’humour (…) Tout ce que lui et Diana n’avaient pas», ajoute-t-il.

Casque de cheveux blonds et voix grave, sourire tranquille et humour maniant volontiers l’autodérision, toujours un pas derrière son mari, Camilla reste peu connue après des années dans l’ombre. «Elle a des opinions bien arrêtées sur beaucoup de choses mais les garde pour elle», explique Tom Parker Bowles, critique gastronomique de 48 ans, racontant une mère aimant jardiner depuis toujours et «bonne cuisinière».

Camilla a aussi une fille, Laura, 45 ans, et cinq petits-enfants adolescents, dont trois seront ses pages d’honneur au couronnement. Elle est aussi depuis son enfance une grande lectrice. Elle a créé il y a deux ans un cercle de lecture sur Instagram, «The Reading Room».

Grande bourgeoisie

Elle est présidente ou marraine de plus de 90 associations caritatives, défend depuis des années les victimes de viols et d’agressions sexuelles. Certains sujets lui tiennent particulièrement à cœur comme l’ostéoporose, maladie des os fatale à sa mère et sa grand-mère.

Issue de la grande bourgeoisie, fille d’un officier reconverti dans le négoce de vins, elle grandit à la campagne, arrête ses études au brevet, achève son éducation dans une «Finishing School» en Suisse pour y apprendre les bonnes manières. Elle rencontre Charles en 1970 à un match de polo.

S’ensuit une brève liaison, avant que leurs chemins ne divergent. Elle épouse l’officier Andrew Parker Bowles en 1973. Charles épouse Diana en 1981. Ils reprennent leur liaison en 1986, Camilla divorce en 1995, Charles en 1996. Après la mort de Diana, une campagne de communication s’organise pour la faire accepter.

Le remariage – civil – du prince et de Camilla en 2005 suscite beaucoup de réticences. La reine Elizabeth II n’y vient pas, mais organise une réception au château de Windsor. Au fil des ans, elle devient très proche de cette bru qui comme elle aime les chevaux et les chiens.

Être dans l’œil des médias en permanence «n’est pas facile» a confié l’an dernier Camilla dans une rare interview à Vogue. «Personne n’aime être observée tout le temps et critiquée… mais je pense qu’à la fin j’ai dépassé tout cela (…). Il faut continuer à vivre».

(AFP)

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