BasketballEvan Fournier: «La place du sport à l’école est dérisoire»
Dans une tribune publiée lundi dans le Huff Post, l’arrière des New York Knicks interpelle le ministre de l’Éducation nationale française, Jean-Michel Blanquer. L’international souhaite revaloriser le sport à l’école.
Le basketteur Evan Fournier a plaidé lundi, dans une tribune adressée au ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, pour «un accès plus important» des jeunes «à la culture et au sport» en vue des JO 2024 à Paris.
Le leader offensif des Bleus aux Jeux olympiques de Tokyo, où ils ont décroché la médaille d’argent, a affirmé dans une tribune publiée par le Huff Post que «la place du sport à l’école (était) dérisoire» , pointant l’impact «minime» du ministère de l’Éducation nationale sur les performances des sports collectifs.
En réaction aux propos du ministre
L’arrière des New York Knicks a réagi aux propos de M. Blanquer, qui a lié la réussite des sports collectifs de salle aux JO 2020 (cinq médailles dont trois en or) à «l’importance» du système scolaire «pour l’ensemble de la population mais aussi pour l’élite du sport», le 9 août sur Europe 1.
La prise de parole du ministre avait suscité les sarcasmes de plusieurs sportifs français, comme le basketteur Vincent Poirier ou le handballeur Vincent Gérard.
Fils de professeur d’EPS, Fournier suggère de profiter des JO-2024, qui se tiendront à Paris, pour «réformer le système français en proposant un accès plus important à la culture et au sport». «À l’image de nombre de nos voisins, pourquoi ne pas offrir aux jeunes de réelles plages horaires dédiées au sport dans leur emploi du temps?»
Joueur de NBA depuis 9 ans, le meilleur scoreur de l’épopée des Bleus au Japon propose de s’inspirer du système scolaire américain, qui «permet à de jeunes sportifs ambitieux de poursuivre leurs études, avec l’octroi de bourses dans les plus prestigieuses universités du pays».
Des sports pratiqués par simple commodité
Au contraire, les sports collectifs en France sont pratiqués à l’école «par simple commodité», selon lui. Un gymnase «permet surtout de combler le manque de budget alloué au sport, et propose, par défaut, certaines activités aux élèves».
L’arrière de 28 ans dénonce aussi «une inégalité dans l’accès au sport entre les établissements disposant de moyens, et ceux se trouvant dans des situations plus compliquées». «Ce ne sont pas les deux minuscules heures d’EPS par semaine de mon emploi du temps de collégien qui m’ont insufflé l’envie de jouer au basket», écrit-il.
Contacté par l’AFP, le ministère de l’Éducation nationale a souligné que «l’EPS n’(avait) pas pour but de former des sportifs de haut niveau mais de former le plus grand nombre au sport» et rappelé «l’importance des cursus sportifs de haut niveau à l'école».
«Je suis prêt, monsieur le ministre, à vous accueillir à New York durant la saison pour poursuivre cet échange», conclut Fournier.