Jura bernois: Tavannes remplacera Moutier la Jurassienne

Le canton de Berne a dessiné les traits d’un Jura bernois sans Moutier, la principale commune de cette région ayant décidé de devenir jurassienne. Huit pôles de compétences ont été définis pour une administration qui se voudra «moderne et efficiente» au service de la population francophone du canton.

Principale décision: un grand centre administratif verra le jour dans les locaux de Tavannes Machines à Tavannes pour héberger notamment les services qui déménageront de Moutier à l’horizon 2026. À Reconvilier, le canton projette de construire un nouveau bâtiment pour accueillir le Tribunal régional, le Ministère public et la police cantonale.

Le pôle de Tavannes est prévu pour 2025, celui de Reconvilier pour 2029, ce qui implique une solution transitoire pour la justice et la police, puisque ces unités quitteront Moutier avant 2026. Ces deux nouveaux sites fonctionneront en réseau avec six autres pôles de compétences implantés dans le Jura bernois et à Bienne pour offrir à la population un service public cantonal en français.

Sous l’appellation «Avenir Berne romande», ces nouveaux sites compléteront le réseau de pôles de compétences implantés à Bienne, Courtelary, La Neuveville, Sonceboz-Sombeval, Tramelan et Saint-Imier, lesquels seront partiellement réorganisés. Concernant l’organisation de la police, le Conseil du Jura bernois souhaite le maintien des unités de St-Imier et de La Neuveville «afin de conserver un service de proximité».

La réorganisation de l’administration, de la justice et de la police coûtera entre 110 et 120 millions de francs, dont 40 à 45 millions pour l’achat et la transformation de Tavannes Machines et 50 à 55 millions pour la construction du centre de justice et police à Reconvilier.

Le Conseil-exécutif a pris connaissance du fait que les bâtiments du Centre interrégional de perfectionnement (CIP) à Tramelan nécessitent des travaux d’entretien et de rénovation, mais ce chantier sera mené indépendamment du projet «Avenir Berne romande».

«Renforcer l’identité romande du canton de Berne», tel est l’objectif du projet. La planification de bâtiments sera suivie d’un volet socioculturel. «Il s’agit de répondre à diverses propositions et attentes en lien avec le rôle que jouent le Jura bernois et la Bienne francophone dans l’identité francophone du canton et donc dans l’existence et le rayonnement de Berne comme canton bilingue et pont entre les cultures», indique le Conseil-exécutif bernois.

Les demandes de crédit seront soumises au Grand Conseil en 2023. Les lignes directrices présentées ont été accueillies «très favorablement» en consultation régionale. Bilingues, la Ville de Bienne et la Commune d’Evilard ont réagi par une position commune, avec le Conseil des affaires francophones de l’arrondissement de Biel/Bienne. Ils saluent le déménagement d’un centre de formation professionnelle à la rue de la Gabelle, à Bienne.

Les arguments motivant le déplacement de l’Office des faillites de Bienne à Tavannes sont compris, mais des services de proximités pour les personnes physiques sont réclamés.

La Direction de l’instruction publique et de la culture est invitée à «dynamiser l’espace de formation biennois», en particulier en aidant les entreprises à proposer davantage de places d’apprentissage, notamment pour les jeunes francophones. «Ce travail permettra aussi de renforcer les classes francophones (…) qui proposent des filières francophones et germanophones de qualité».

Vues de Bienne, certaines formations bilingues doivent être soutenues parallèlement à des offres de formations francophones et germanophones «afin d’assurer une représentation forte et équilibrée entre le Jura bernois et la Bienne francophone».