États-UnisDonald Trump débouté d’une action en diffamation
Donald Trump s’estime diffamé par l’auteure E. Jean Carroll, après avoir été jugé responsable d’une «agression sexuelle» sur elle, le 9 mai à New York.
Un juge fédéral de New York a rejeté, lundi, une action en justice de Donald Trump, qui s’estime diffamé par une ancienne chroniqueuse de presse qui accuse depuis des années l’ancien président américain de l’avoir violée en 1996.
Donald Trump, 77 ans, qui espère reconquérir la Maison-Blanche en 2024, avait été jugé responsable, le 9 mai, par le jury d’un tribunal civil de New York de l’«agression sexuelle» – et non du «viol» – il y a plus de vingt-sept ans, de l’auteure E. Jean Carroll, à qui il doit verser 5 millions de dollars (4,4 millions de francs) de dommages et intérêts.
«Elle est tarée»
Cette femme de 79 ans avait déposé, deux semaines après le procès, une nouvelle plainte en diffamation pour des propos que Donald Trump avait tenus sur CNN au lendemain du verdict. «Elle est tarée», avait lancé le favori pour la primaire républicaine de la présidentielle de novembre 2024.
C’est dans le cadre de cette nouvelle démarche d’E. Jean Carroll que Donald Trump a apporté des contre-arguments à une histoire selon lui «inventée de toutes pièces», réclamant un nouveau procès civil. Toujours sur CNN en mai, l’ancienne chroniqueuse du magazine «Elle» avait notamment affirmé «Oh oui, il l’a fait, il l’a fait», après que le jury eut estimé qu’elle avait été victime d’une «agression sexuelle» mais pas d’un «viol».
Or, selon une ordonnance, lundi, du juge du Tribunal civil fédéral de Manhattan, Lewis Kaplan, les accusations d’E. Jean Carroll selon lesquelles Donald Trump l’aurait violée dans une cabine d’essayage du rayon lingerie du grand magasin new-yorkais Bergdorf Goodman, au printemps 1996, sont «vraies sur le fond».
Batailles procédurales
Le jury, le 9 mai, avait reconnu que Donald Trump l’avait, ce jour de 1996, pénétrée avec un doigt mais pas avec son sexe, un crime qui aurait constitué un viol au regard de la loi à New York. Mais, pour le juge Kaplan, «en fait, ces deux actes constituent bien un viol dans le langage courant, selon la définition de certains dictionnaires, dans le droit pénal fédéral et d’autres États» américains et à l’étranger.
La nouvelle plainte, fin mai, d’E. Jean Carroll avait été versée dans le cadre de premières poursuites au civil intentées dès novembre 2019, là encore pour diffamation, contre l’ancien président. Cette action de 2019 avait été retardée par des batailles procédurales, notamment pour savoir si Donald Trump bénéficiait d’une immunité présidentielle en 2019, alors qu’il était à la Maison-Blanche (2017-2021).
Trump accuse les procureurs de vouloir le museler avant son procès
L’ex-président américain Donald Trump a demandé lundi au tribunal qui va le juger pour ses tentatives d’inverser le résultat de l’élection de 2020 de rejeter une injonction réclamée par le procureur spécial pour encadrer ses commentaires publics sur le dossier.
Nouvelle escarmouche dans la bataille acharnée que se livrent les deux hommes, le milliardaire républicain a accusé le procureur spécial Jack Smith de s’attaquer à sa liberté d’expression, garantie par le 1er amendement de la Constitution américaine.
«Non, je ne devrais pas être visé par une injonction parce que cela porte atteinte à ma liberté d’expression», a-t-il écrit lundi sur son réseau Truth Social. «C’est plutôt Jack Smith-le-cinglé et le ministère de l’Injustice qui devraient l’être parce qu’ils se répandent illégalement» dans les médias, a-t-il affirmé.
C’est un commentaire elliptique de Donald Trump publié vendredi, au lendemain de sa comparution devant un tribunal fédéral de Washington, sur ce même réseau Truth Social, promettant «Si vous me cherchez, vous allez me trouver!», qui a suscité l’inquiétude des procureurs.