KenyaLa Chine réfute piéger l’Afrique dans la dette
Les investissements chinois dans des projets stratégiques d’ampleur sur le continent représentent un «bénéfice mutuel», a assuré son ministre des Affaires étrangères.
La Chine ne piège pas l’Afrique dans la dette, a affirmé jeudi au Kenya le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, à l’occasion d’une tournée africaine où ce dernier doit notamment visiter divers projets d’infrastructures financés par son pays.
À Mombasa, où la Chine finance la construction d’un nouveau terminal au sein du plus grand port d’Afrique de l’Est, M. Wang a affirmé que les prêts liés à ces projets représentaient un «bénéfice mutuel», rejetant l’idée d’un piège.
«Il s’agit d’un narratif qui a été créé par ceux qui ne veulent pas voir le développement de l’Afrique», a-t-il déclaré à des journalistes.
«S’il y a un piège, c’est celui de la pauvreté et du sous-développement».
Premier partenaire commercial du continent
La visite de M. Wang suit de peu celle qu’a effectuée en novembre sur le continent le secrétaire d’État américain Antony Blinken, un voyage en partie destiné à contrer l’influence grandissante de la Chine en Afrique.
Pékin est le premier partenaire commercial du continent, avec des échanges directs de plus de 200 milliards de dollars en 2019, selon les chiffres officiels chinois.
Mais la Chine est souvent accusée d’utiliser son statut de créancier pour arracher des concessions diplomatiques et commerciales, suscitant l’inquiétude quant à la capacité de nombreux États africains à soutenir les dettes contractées.
Nouvelles routes de la soie
La Chine est ainsi devenue le second créancier du Kenya après la Banque mondiale et a financé de coûteux projets d’infrastructures dans un pays où les niveaux de dette ont explosé ces dernières années.
À Mombasa, la construction du nouveau terminal représente un investissement de 353 millions de dollars.
Pékin a également financé l’infrastructure la plus chère depuis l’indépendance du Kenya, une ligne de train ayant coûté 5 milliards de dollars.
Lors d’une visite au Kenya en janvier 2020, M. Wang avait décrit cette ligne comme un «étalon» des Nouvelles routes de la soie (Belt and Road Initiative), une initiative chinoise qui finance des projets d’infrastructures.