France: Cinq ans de prison ferme contre un proche de l’ultradroite

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FranceCinq ans de prison ferme contre un proche de l’ultradroite

Alexandre E., un jeune mosellan de 20 ans, a été reconnu coupable «d’entreprise terroriste individuelle».

Le prévenu faisait régulièrement état de sa volonté de commettre une action violente.

Le prévenu faisait régulièrement état de sa volonté de commettre une action violente.

AFP

Le Tribunal correctionnel de Paris a condamné dans la nuit de vendredi à samedi à cinq ans de prison ferme un partisan de l’ultradroite, déclaré coupable d’«entreprise terroriste individuelle» pour avoir projeté une action violente.

À l’issue d’une audience à rallonge, la chambre spécialisée dans les affaires de terrorisme a également infligé à Alexandre E., un Mosellan de 20 ans, deux ans de suivi socio-judiciaire et une inéligibilité de 25 ans.Surveillé par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour ses échanges sur Telegram, Alexandre E, avait été arrêté près de Metz en septembre 2022 et placé en détention provisoire, peu après le signalement d’un ami militaire.

Celui-ci, qui semblait partager les mêmes idées politiques, s’était inquiété après la disparition dans son régiment d’un fusil d’assaut HK416, alors qu’il connaissait la fascination d’Alexandre E. pour les armes. Selon ce militaire, le prévenu faisait régulièrement état de sa volonté de commettre une action violente, évoquant par moments une attaque contre une marche des fiertés LGBT+, à d’autres une mosquée. L’enquête n’a pas non plus permis d’établir un projet précis qu’aurait fomenté Alexandre E., mais le tribunal a estimé que sa volonté de passer à l’acte était caractérisée.

Des propos extrêmement violents

Outre sa fréquentation de chaînes Telegram néo-nazies, il se renseignait sur la fabrication d’explosifs, ayant même acquis du matériel et fait des essais, tout en tenant des propos extrêmement violents.  Dans un accès de colère, il avait affirmé à son beau-père vouloir «faire exploser une synagogue» et, sur les réseaux sociaux, disait vouloir «plonger la République juive de France dans les flammes de l’enfer» ou «bâtir un nouveau Reich».

Lors de l’audience, Alexandre E., né à Moscou d’une mère russe et d’un père marocain qu’il a peu connu avant d’arriver en France à six ans, a reconnu avoir eu ces idées racistes, antisémites et suprémacistes blanches, s’en détachant du bout des lèvres, mais a assuré qu’il n’avait «jamais eu d’intention malveillante». «Je suis passionné d’armes, de technologie et d’ingénierie», a-t-il dit pour justifier ses tentatives avortées d’achats d’armes, ses essais d’explosifs étant juste de la «stimulation intellectuelle».

Le procureur avait requis huit ans d’emprisonnement à l’encontre d’Alexandre E, voyant chez lui «de l’intelligence mise au service de la malfaisance». «Sa dangerosité demeure importante», a dit le magistrat, regrettant son «manque de regrets sincères et de remise en question» face à un «ancrage profond et ancien dans l’idéologie nauséabonde d’extrême-droite». Son avocate, Me Olivia Ronen, avait plaidé la relaxe, estimant que le projet d’attentat pour lequel Alexandre E. était jugé ne tenait que grâce au témoignage de son ami militaire, aux déclarations parfois confuses.

(AFP)

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