Hockey sur glace: Castonguay: «Mes fils sont fous de joie de voir leur grand-papa»

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Hockey sur glaceCastonguay: «Mes fils sont fous de joie de voir leur grand-papa»

Éric Castonguay a été rejoint par son beau-père, Mario Pouliot, à Sierre au début de l’année 2024. L’attaquant et l’entraîneur évoquent leur vie familiale à l’aube des play-off de Swiss League.

Ruben Steiger - Sierre
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Ruben Steiger - Sierre
Éric Castonguay et Mario Pouliot dans le vestiaire du HC Sierre, là où ils passent le plus de temps en commun.

Éric Castonguay et Mario Pouliot dans le vestiaire du HC Sierre, là où ils passent le plus de temps en commun.

DR

La vie de la famille Pouliot/Castonguay a pris une nouvelle tournure le 9 janvier 2024. Ce soir-là, Sierre concède sa cinquième défaite consécutive en Swiss League contre Winterthour (0-1). Les dirigeants prennent la décision de démettre Yves Sarault de sa fonction d’entraîneur. Le nom de son successeur est annoncé le lendemain. Il s’agit de Mario Pouliot, le beau-père d’Éric Castonguay, un des deux étrangers du club valaisan.

La situation est suffisamment rare pour s’y attarder. «Je n’avais jamais vécu cela dans un vestiaire durant ma carrière professionnelle, reconnaît le joueur. En revanche j’avais déjà eu Mario comme entraîneur, il y a plus de vingt ans, durant deux saisons en junior (ndlr: de 2002 à 2004).»

Avenir incertain pour Castonguay et Pouliot

Bien qu’un brin surprenant, le choix a porté ses fruits, puisque les pensionnaires de Graben, sous la houlette de leur nouvel entraîneur, ont conquis cinq succès en huit matches et décroché la cinquième place de la saison régulière. Ils ont ainsi hérité des GCK Lions en play-off. Un adversaire idéal pour remporter un quart de finale en deuxième division pour la première fois depuis 2010.

Le lien familial disparaît à la patinoire

En débarquant en Valais, le technicien de 60 ans, qui n’avait jamais entraîné sur le continent, ne connaissait presque rien de la Swiss League. «À mon arrivée, j’ai demandé à Axel Canaguier, l’assistant, de me préparer des vidéos», explique Mario Pouliot. Et Éric Castonguay dans tout cela? A-t-il joué un rôle d’assistant numéro deux pendant les repas de famille?

Mario Pouliot a dû tout apprendre sur le hockey suisse en un temps record.

Mario Pouliot a dû tout apprendre sur le hockey suisse en un temps record.

Pascal Muller/freshfocus

«Je ne voulais pas me mêler de ça, souligne le No 27 du HC Sierre, désireux de ne pas sortir de son rôle de joueur. Je voulais qu’il se fasse sa propre opinion. Je lui ai juste expliqué comment on fonctionnait avec Yves Sarault, mais j’ai laissé tous les détails techniques au staff.» Pour les deux hommes, il apparaît primordial de mettre de côté la dimension familiale dès lors qu’ils franchissent les portes de la patinoire.

«Je fonctionne comme je l’ai toujours fait, en communiquant beaucoup avec mon groupe de leaders composés de Cory Emmerton, Lukas Lhotak, Jordann Bougro, les frères Montandon et Éric», précise l’entraîneur. Son gendre ajoute: «Quand on est à la patinoire, c’est mon coach, dès qu’on en sort, il redevient le grand-papa de mes enfants.»

Une relation renforcée avec les petits-enfants

Cette réunification familiale a fait du bien à tout le monde. À commencer par Mario Pouliot. «Éric joue en Europe depuis longtemps, donc je ne voyais que très rarement ma fille et mes trois petits-fils. Maintenant, je suis près d’eux, je peux aller voir leurs entraînements de hockey et simplement les voir grandir. Je me sens privilégié.»

«Les enfants nous demandent tous les jours si grand-papa va venir à la maison tellement cette situation leur fait plaisir.»

Éric Castonguay.

Pour Henrik (9 ans), Niklas (6 ans) et Mathias (2 ans), les trois fils de Janika et Éric, la venue de leur grand-père en Suisse représente une immense source de bonheur. «Ils sont fous de joie de vivre dans la même ville, sourit l’attaquant des «Rouges et Jaunes». Ils n’avaient jamais vécu ça durant leur vie. Ils nous demandent tous les jours si grand-papa va venir à la maison tellement cette situation leur fait plaisir.»

Au grand dam des trois garçons, ce n'est pas le cas. «Ils ont eu un peu de peine à le comprendre au début, ajoute Éric Castonguay. Mais ils sont intelligents et se sont très vite adaptés.»

Pas de HC Sierre lors des repas familiaux

L'absence de contacts quotidiens s’explique car Mario Pouliot souhaite «leur laisser des moments à cinq». Mais aussi parce que le HC Sierre est embarqué dans un rythme effréné depuis un mois avec la lutte pour la qualification aux play-off et la préparation de ces derniers. Les deux hommes admettent d’ailleurs qu’ils passent la majorité de leur temps en commun à la patinoire.

«Je suis convaincu qu’Éric ferait un excellent coach. On serait parfaitement complémentaires.»

Mario Pouliot

Même si l’emploi du temps des principaux intéressés ne permet pas de faire de grandes sorties, ils n’oublient pas de passer de bons moments familiaux autour d’un repas. Avec une règle d’or: ne pas évoquer le HC Sierre.

«Ne pas parler de hockey aurait été impossible, car tout le monde est passionné par ce sport, s’amusent-ils. Mais on ne discute jamais de choses importantes sur l’équipe à la maison. Nous sommes capables de décrocher et on peut aborder plein de sujets, notamment le reste de notre famille.»

Un avenir commun derrière la bande?

Et peut-être aussi de coaching? Éric Castonguay n’a jamais caché sa volonté de passer derrière la bande au terme de sa carrière de joueur. Chose qu’il fait déjà à l’école de hockey de Sierre. «Je suis convaincu qu’il ferait un excellent coach, affirme Mario Pouliot. On serait d’ailleurs parfaitement complémentaires. Il apporterait la touche de créativité offensive, alors que je ferais en sorte que l’équipe soit structurée.»

Éric Castonguay dispute sa cinquième saison sous le maillot du HC Sierre.

Éric Castonguay dispute sa cinquième saison sous le maillot du HC Sierre.

Pascal Muller/freshfocus

«Quand je me lancerai, il sera un mentor idéal, que je sois son assistant ou non, projette le joueur de 36 ans. Mais je serais très content qu’on se retrouve un jour dans le même staff.» Janika, Henrik, Niklas et Mathias le seraient probablement aussi.

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