FootballYB-City: les prix s’envolent, la surface inquiète
Les Young Boys affronteront mercredi soir Manchester City, pour leur match de l’année au Wankdorf, dans le groupe G de la Champions League. Les tickets s’arrachent et le synthétique change les habitudes mancuniennes.
- par
- Robin Carrel
Pour se rendre compte qu’il s’agit bien d’un grand événement, il suffit de se rendre sur les sites d’enchères en ligne. Des tickets en place debout se négociaient mardi à plus de 160 francs la pièce, tandis que la catégorie 1 allait flirter avec les 500 francs l’unité. Une inflation rare et la preuve qu’il y avait une forte demande pour voir Erling Haaland, Manuel Akanji, Pep Guardiola et compagnie. «Pour moi, c’est le meilleur entraîneur du monde. Pep a inspiré beaucoup de gens avec son football. C’est un génie», image bien Raphaël Wicky, le coach d’YB qui sera pourtant assis sur le banc d’à côté gratuitement.
Si l’entraîneur espagnol sera là, son équipe championne d’Europe en titre n’alignera pas forcément la meilleure formation possible, au Wankdorf. Car dimanche prochain, se profile déjà un certain derby mancunien face à United et City, déjà battu à deux reprises cette saison en championnat, n’a plus de temps à perdre. En prime, ce satané synthétique de la capitale fédérale, une rareté en C1, pourrait bien refroidir Guardiola à l’heure de coucher son XI titulaire sur papier.
Les Citizens, qui ont atterri à Belp mardi à 14h20, ont eu l’occasion de se familiariser pendant l’habituel entraînement de veille de match sur la surface en plastique bernoise. D’habitude, les Mancuniens s’entraînent un peu plus de 24 heures avant la rencontre à la City Football Academy avant de s’envoler, mais la partie de mercredi n’est décidément pas comme les autres pour eux.
En Champions League, seule la finale ne peut pas se jouer sur revêtement artificiel. Mais le règlement est clair, au point 31.04: «L’UEFA ne peut être tenue responsable des dommages causés à des tiers par l’utilisation du gazon artificiel»… Et tous, dans le jeu de ballon, s’accordent à dire que ce n’est définitivement pas le même sport.
Il y a deux ans, Manchester United avait perdu 2-1 au même endroit et ça avait énervé Luke Shaw, le latéral droit des Red Devils: «Pas d’excuses, on a perdu. Mais pour un match de Champions League, ce genre de terrains, ce n’est pas possible. C’est dangereux.» «Je ne comprends pas comment on peut jouer la plus grande des compétitions de clubs sur une surface artificielle. Mes joueurs ont eu peur de se blesser. Ils avaient déjà mal après l’entraînement de la veille», avait quant à lui regretté José Mourinho en 2018, alors aux commandes d’un Man Utd victorieux 0-3.
«Entre 12 et 20 ans, la plupart des jeunes joueurs s’entraînent régulièrement sur du gazon artificiel, clame de son côté Raphaël Wicky, l’entraîneur des Bernois. Nous savons ce qui s’en vient en face de nous. Nous allons vivre quelque chose que nous ne vivons pas en championnat… Ce qui m’a toujours impressionné de la part du City de Guardiola, ce n’est pas seulement son jeu offensif, mais aussi la façon dont il mettait en place ses joueurs et les faisait travailler dans le domaine défensif. Nous devrons profiter des rares opportunités qui se présenteront. Ce qui est sûr, c’est que nous n’aurons rien à perdre.»