Hong KongVeillée Tiananmen: Jimmy Lai et deux autres militants condamnés
Le magnat de la presse de Hong Kong Jimmy Lai et deux autres militants pro-démocratie ont été condamnés jeudi pour avoir participé à un rassemblement interdit pour commémorer la répression de la place Tiananmen.
Jimmy Lai, 74 ans, propriétaire du journal pro-démocratique aujourd’hui fermé Apple Daily, a été reconnu coupable de rassemblement illégal aux côtés de l’ancienne journaliste Gwyneth Ho et de l’avocate des droits de l’homme Chow Hang-tung. Le tribunal de district les a reconnus coupables, entre autres, d’incitation et de participation à un rassemblement non autorisé. Les peines seront prononcées lundi.
Les autorités ont inculpé une vingtaine de politiciens et de militants pro-démocratie à la suite d’une veillée organisée l’année dernière en hommage aux victimes de la répression meurtrière de Pékin en 1989. Jimmy Lai et ses coaccusés, Chow Hang-tung et Gwyneth Ho, sont les derniers à connaître leur verdict, car ils avaient plaidé non coupable.
Déjà derrière les barreaux
En pratique, ces condamnations font peu de différence, Jimmy Lai, Chow Hang-tung et Gwyneth Ho sont déjà derrière les barreaux comme des dizaines d’autres militants, et font l’objet de poursuites distinctes en vertu de la stricte loi sur la sécurité nationale que Pékin a imposée à Hong Kong suite aux manifestations d’il y a deux ans.
Depuis plus de trois décennies, chaque 4 juin, des dizaines de milliers de personnes se réunissaient dans le Parc Victoria, pour participer à ces veillées en commémoration de la sanglante répression en 1989 de la place Tiananmen en Chine. Ces rassemblements, au cours desquels étaient scandés des slogans en faveur de la démocratie en Chine, étaient devenus l’un des symboles des libertés politiques dont jouissait le territoire semi-autonome.
Cette année Pékin a clairement indiqué qu’il ne tolérerait plus les commémorations de Tiananmen à Hong Kong ou à Macao, où il était possible de commémorer ouvertement les événements de 1989.
Il y a quelques mois, seize responsables politiques et militants, parmi lesquels Joshua Wong, le visage le plus connu de la contestation hongkongaise, avaient été condamnés à des peines de six à dix mois d’emprisonnement pour leur participation en 2020 à cette veillée, et quelques-uns ont écopé de peines avec sursis.
Des militants exilés appellent au boycott du prochain scrutin local
«Un pacte avec le diable»: d’éminents militants hongkongais pour la démocratie, en exil, ont appelé les résidents à boycotter le prochain scrutin du Conseil législatif de la ville, défiant une nouvelle loi qui réprime une telle incitation.
«Les Hongkongais ne devraient pas cautionner le régime autocratique et l’aider à mettre en place un simulacre de démocratie», affirme à l’AFP Sunny Cheung, un militant de 25 ans qui a demandé l’asile aux États-Unis.