SuisseLes écoles doivent-elles se préparer à refermer?
Alors que les cas de Covid ne cessent d’augmenter en Suisse comme ailleurs, un chercheur estime que les établissements doivent de nouveau songer à l’enseignement à distance.
![Les élèves pourraient bien devoir se réhabituer à l’enseignement à distance. Les élèves pourraient bien devoir se réhabituer à l’enseignement à distance.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/10/c35325c4-bc21-49ec-bf7d-3bbe7b176a96.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=04c89c29cbc67a4792852b073c28dece)
Les élèves pourraient bien devoir se réhabituer à l’enseignement à distance.
20 minutes/Marco ZanggerLes fermetures de classes vont-elles être à nouveau d’actualité? Face à la hausse des cas de Covid, la mesure pourrait bien refaire surface, selon un expert interrogé par «20 Minuten».
Vu la situation actuelle, les écoles doivent se préparer dès maintenant à ce que certaines classes soient à nouveau mises en quarantaine ou, dans le pire des cas, que des écoles soient à nouveau fermées, explique ainsi Stephan Huber, chercheur en éducation à la HEP de Zoug et coauteur de la dernière étude partielle du «Baromètre scolaire».
Genève: le retour du masque à l’école est envisagé
Retour des mesures d’hygiène
Pour éviter d’en arriver là, le chercheur plaide pour instaurer les mêmes mesures d’hygiène strictes que lors du printemps 2020 où la Suisse avait elle aussi fermé ses classes quelques semaines. Et si, par malheur, il fallait prendre une nouvelle fois la décision de renvoyer les élèves à la maison, il faut absolument que les écoles avec une forte proportion d’enfants issus de milieux défavorisés bénéficient d’un soutien particulier.
Car le tout dernier baromètre scolaire le montre: les mois passés à la maison durant le confinement ont eu une influence néfaste sur les élèves. Il leur a manqué un apprentissage équivalant parfois à cinq mois de cours. «Les études ont montré qu’une partie de ces matières n’a pas pu être rattrapée», affirme Stephan Huber. Au niveau international, les fermetures ont eu surtout des conséquences chez les plus jeunes et les plus défavorisés. Car «les enfants qui bénéficient d’un environnement familial privilégié et d’un soutien à la maison ont eu plus de facilité à passer à l’enseignement à distance», explique-t-il.
Meilleure coordination réclamée
Stephan Huber n’est pas le seul à s’inquiéter. Dagmar Rösler, de l’association faîtière des enseignant(e)s suisses, est également préoccupée: «Nous nous trouvons toujours dans une situation d’urgence. Il est important de bien peser le pour et le contre entre la protection de la santé et les conséquences négatives qu’entraînerait une fermeture d’école», souligne-t-elle.
Si le système éducatif a pu tirer de nombreux enseignements de la première vague, une meilleure coordination serait utile aujourd’hui. «Même si la situation diffère fortement d’une école à l’autre, il existe des mesures que je considère comme judicieuses à l’échelle nationale. Comme les tests salivaires réguliers, qui ont fait leurs preuves là où ils ont été mis en place», indique-t-elle. «Il serait bon que les écoles puissent continuer à fonctionner si possible sans trop de restrictions. Comme le reste de la société, les enseignants sont fatigués par la pandémie.»
Éviter que les enfants tombent malades
Pour la coprésidente de l’association Bildung Aber Sicher, Franziska Iff, ce n’est pas sur la fermeture des écoles qu’il faut se focaliser. Mais bien sûr les mesures à prendre pour empêcher les élèves et les profs de contracter le virus. À savoir porter à nouveau le masque, installer des systèmes de monitoring du CO2 et mettre en place des bons systèmes d’aération. Pour elle, il manque en Suisse la volonté de protéger les plus jeunes, sous prétexte qu’ils ne sont pas les moteurs de la pandémie. «C’est une attitude négligente.»