Climat – L’Australie vise zéro émission nette pour 2050

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ClimatL’Australie vise zéro émission nette pour 2050

Malgré cette annonce, Scott Morrison a refusé de renforcer les objectifs australiens à court terme et a réaffirmé son soutien à l’industrie minière et gazière.

Le Premier ministre conservateur Scott Morrison, à Washington, le 22 septembre 2021.

Le Premier ministre conservateur Scott Morrison, à Washington, le 22 septembre 2021.

AFP

L’Australie, plus gros exportateur mondial de charbon, a annoncé mardi viser zéro émission nette pour 2050, mais a évité de renforcer ses objectifs à court terme à quelques jours de la conférence de l’ONU sur le climat.

«Les Australiens veulent un plan 2050 sur les émissions nettes nulles qui fasse le nécessaire en matière de changement climatique et assure leur avenir dans un monde en mutation», a déclaré le Premier ministre conservateur Scott Morrison en annonçant la décision.

Peu de détails ont été divulgués sur la façon dont l’Australie compte parvenir à la neutralité carbone. Le plan annoncé par Scott Morrison prévoit certes l’équivalent de près de 14 milliards de francs d’investissements, mais il repose largement sur des achats de droits à polluer et des technologies considérées par les experts comme n’ayant pas encore fait leurs preuves.

De plus, Scott Morrison a refusé de renforcer significativement les objectifs australiens de réduction des émissions pour 2030, considérés comme cruciaux pour lutter de manière significative contre le changement climatique. L’Australie a déjà accepté de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 26 à 28% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005. Scott Morrison s’est contenté d’affirmer mardi que son pays «atteindra et battra» cet objectif, pronostiquant désormais une réduction de 30 à 35%.

Soutien au charbon

Le Premier ministre a également réaffirmé son soutien à l’industrie minière et gazière. L’objectif de neutralité carbone pour 2050 «n’arrêtera pas notre production de charbon ou de gaz, ni nos exportations», a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse. «Il ne coûtera aucun emploi ni dans l’agriculture, ni dans les mines, ni dans le gaz», a-t-il assuré.

«Nous ne nous laisserons pas faire la leçon par d’autres qui ne comprennent pas l’Australie. La méthode australienne, c’est comment on fait les choses, et non si on va les faire. Il s’agit d’y arriver», avait-il auparavant écrit dans un texte rendu public par son bureau.

Largement considérée comme un retardataire en matière de climat, l’Australie est le plus grand exportateur mondial de charbon, sur lequel repose une grande partie de sa production d’électricité, et a longtemps résisté à l’adoption d’un objectif de neutralité carbone.

COP26

L’engagement pour 2050 intervient quelques jours seulement avant le départ de Scott Morrison pour le sommet des Nations Unies sur le climat COP26, qui se tiendra le mois prochain à Glasgow. Canberra a fait l’objet de critiques croissantes pour ne pas avoir agi plus tôt, y compris de la part de ses proches alliés, les États-Unis et la Grande-Bretagne, ainsi que de ses voisins insulaires du Pacifique, très vulnérables aux effets du changement climatique.

Scott Morrison n’a pas révélé les détails du plan ni les concessions faites à ses partenaires au sein de sa coalition gouvernementale, longtemps dominée par les climato-sceptiques et les intérêts pro-charbon, après des semaines de négociations internes tendues.

Confrontés ces dernières années à des sécheresses, des incendies et des inondations à répétition, les Australiens sont de plus conscients des dangers du réchauffement climatique. Selon un sondage publié plus tôt cette année par l’Institut Lowy, 78% soutiennent un objectif de neutralité carbone en 2050, et 63% approuveraient une interdiction des nouvelles mines de charbon dans leur pays.

Les pressions de l’opinion publique et de la communauté internationale ont «rendu de moins en moins viable pour la coalition de s’accrocher à sa position de déni» du réchauffement climatique, a déclaré à l’AFP Mark Kenny, professeur à l’Institut d’études australiennes à Canberra. Mais selon Mark Kenny, les engagements annoncés mardi par l’Australie «sont insignifiants dans la réalité. Je pense que si le monde prend ça au sérieux, il aura avalé une belle couleuvre».

(AFP)

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