ConsoTest d’un appareil qui met du gaz dans l’eau
Sodapop nous a donné l’occasion de passer du côté vert de la Force avec une nouvelle génération qui fait pétiller l’eau du robinet.
- par
- Jean-Charles Canet
Jusqu’ici, on a toujours regardé ces appareils qui transforment l’eau du robinet en eau gazeuse avec tantôt une moue indifférente, tantôt amusée. Surtout quand l’objet observé, parvenu au niveau idoine d’injection de CO₂, se met à évacuer un surplus qui ressemble fortement à un vent sonore de volume 12 sur une échelle qui en compte 10.
Et puis, nous avons fait connaissance du Sodapop Logan, le grand frère d’une nouvelle génération d’injecteur. Autrefois Suisse, et connue alors sous le nom de Sodanow, l’entreprise fait désormais partie du groupe allemand Krüger. Et c’est sous cette nouvelle toiture que la marque est active en Allemagne, en Autriche et revient en Helvétie par la fenêtre après l’avoir quitté, semble-t-il par la porte.
Eau et gaz à tous les étages
Le nouveau modèle que nous avons pu tester se compose d’une tour plastifiée dans laquelle s’insère une bouteille de CO₂ sous pression d’un côté (elle a le cuir très, très, épais mais prière de ne pas la mettre entre les mains de Jojo et son grand marteau). De l’autre, se greffe une bouteille qu’on aura remplie d’eau du robinet jusqu’à une marque visible. L’usager referme la porte en demi-cercle coulissante, presse sur le bouton d’injection du gaz jusqu’à ce que se manifeste le bruit d’évacuation du trop-plein (ici plus discret que dans nos souvenirs, mais on ne mettra pas notre main à couper pour autant). Il ne reste plus qu’à retirer la bouteille, visser le bouchon étanche fourni et mettre la bouteille au frigo.
Premier constat, les bouteilles fournies dans le paquet (il y en a trois, deux de 800 ml et une de 600) sont en verre. C’est plus classe que les contenant en polymère de type PET et cela passe sans problème au lave-vaisselle.
Attrapée par le goulot
Deuxième constat, le système d’arrimage de la bouteille d’eau avant mise sous pression a changé: pas de vissage ici mais une introduction de la bouteille en diagonale, le goulot étant ensuite agrippé par un astucieux système mécanique dès qu’on la place à la verticale. Agrippée ainsi, la bouteille semble en suspension dans l’air. Le tourniquet transparent que l’on referme achève d’assurer l’étanchéité nécessaire à l’injection du CO₂.
Troisième constat l’appareil n’est ni branché au réseau électrique ni alimenté par une pile ou une batterie. Cela nous était naïvement venu à l’esprit, mais c’était une erreur. Toute l’énergie nécessaire est produite par la pression dans la bouteille de CO₂. Pas besoin d’ajouter plus de complexité.
Une injection suffit
À l’usage sur la durée? Passé la première manipulation, où l’on a craint de manière totalement infondée qu’arrimer la bouteille d’eau à la bouche d’injection pouvait être compliqué, la gazéification se fait de manière précise et rapide sans avoir à y penser. Très vite, on s’est contenté d’une seule injection, l’eau ayant paru suffisamment pétillante pour qu’on n’ait pas besoin de faire une deuxième ou une troisième injection consécutive. Dans son communiqué, Sodapop revendique le titre du système «qui ajoute la plus grande quantité de gaz carbonique à l’eau» sur le marché européen, affirmation que nous n’avons pas pu vérifier.
Inéluctablement, il arrivera un moment ou la bouteille de CO₂ laissera échapper son dernier râle. Il s’agira alors de la dévisser et d’acquérir une remplaçante gonflée à bloc. En Suisse, on trouve notamment ce type de cylindre notamment chez Galaxus.ch. Le fabricant promet pour le début du mois de juillet 2023 un site www.sodapop.com qui bénéficiera d’une localisation en français et d’informations spécifiques pour le marché Suisse. En juin, le site n’était encore calibré que pour le marché allemand et autrichien. L’acquisition d’une recharge coûtera environ 24 francs (29 francs avec les frais de livraison si commande en ligne). Un cylindre est susceptible de gazéifier 60 litres d’eau plate.
On l’a constaté, Sodapop ne révolutionne pas le marché des bulles dans l’eau plate. Il se met au niveau de Sodastream (voir ci-dessous) qui, lui aussi, a introduit des modèles avec des bouteilles en verre et exploite son propre système de d’injection sans besoin de visser la bouteille d’eau. La marque germanique a néanmoins la qualité de créer une brèche dans le quasi-monopole du fabricant né en Israël.
Le modèle Logan (la tour, un cylindre de CO₂ et ses trois bouteilles en verre) est proposé au prix indicatif de 119 francs. Un modèle «Cooper» moins onéreux (69 francs) est proposé avec une bouteille en PET. Pour la phase de lancement, leur disponibilité est annoncée chez brack.ch, galaxus.ch, nettoshop.ch ainsi que chez Fust et Manor. Aucune procédure de reprise en Suisse des cylindres de CO₂ vides (autre que le retour en magasin) n’est mentionnée à ce stade.
Un géant et quelques concurrents
Le marché des machines à faire de l’eau gazeuse est dominé par la marque Sodastream. La firme est née en Israël au début des années 90 et rachetée en 2018 par la multinationale américaine Pepsico.
Tous les fabricants de ce type d’appareil évoquent l’atout «écologique» pour vanter les mérites de l’injection de CO₂ à la maison par rapport à l’achat d’eau minérale gazeuse en bouteille.