Open d’AustralieDaniil Medvedev, un quart et une scène légendaire
Plus que sa victoire en 8e de finale face au Portugais Nuno Borges, 6-3 7-6 (7/4) 5-7 6-1, on retiendra l’interview du Russe sur le court. Mythique.
- par
- Jérémy Santallo
Véritable personnage du circuit, adoré par les journalistes pour sa faculté à ne jamais verser dans la langue de bois, Daniil Medvedev a délivré un échantillon de ce qu’il produit parfois en conférence de presse en mondovision dans la Rod Laver Arena, lundi, après sa qualification pour les quarts de finale de l’Open d’Australie aux dépens du Portugais Nuno Borges (6-3 7-6 (7/4) 5-7 6-1).
Une nouvelle fois interrogé par l’excellent Jim Courier, le Russe de 27 ans a été invité par l’ancien joueur américain à faire quelques pas de recul et à prendre le micro pour raconter l’évolution de son retour de service depuis son arrivée sur le circuit, lui qui est devenu aujourd’hui l’un des meilleurs relanceurs du monde en s’éloignant de la ligne de fond de court.
«Je jouais des gars comme Jo-Wilfried Tsonga qui envoyait des services à 220 km/h. J’avais perdu largement contre lui, sans me procurer de balles de break. Je devais faire quelque chose de différent. Donc j’ai reculé petit à petit et j’ai vu que je pouvais jouer tous les gros serveurs comme ça. Parce que je ne frappais plus un retour de service mais un coup normal avec du spin.»
C’est là que l’échange a basculé dans l’irrationnel. Jim Courier a demandé au double finaliste à Melbourne (2021 et 2022) si avec sa taille – il mesure quand même 1,85m –, l’ex-No 1 mondial et lauréat de 4 Grand Chelem dans les années nonantes pouvait défendre ses chances si loin du filet. «C’est possible parce que ces services, je les retourne en courant pour aller dessus. Près de la ligne de fond, vous ne faites qu’un pas avant de bloquer le retour. Depuis ma position, vous pouvez faire trois ou quatre pas. Surtout, ce qui est bien, c’est que c’est très dur de la mettre dehors. Vous devriez essayer!»
Jim Courier aurait pu en rester là mais il n’a pas résisté au plaisir de prolonger ce joli moment de partage, en lançant Medvedev une dernière fois sur sa façon de jouer des amorties à près de 25 mètres du filet. «J’aime ses questions, elles sont toujours différentes. Je me demande si il les prépare à l’avance ou un peu avant. C’est toujours fun de lui parler, a ajouté le Russe en conférence de presse. Après mon match de l’autre jour dans la Margaret Court Arena, je lui ai dit que j’espérais qu’il prenait autant de plaisir à m’interviewer que moi à l’être. Cela ressemble à une connexion mutuelle.»
Daniil Medvedev, tête de série 3 à l’Open d’Australie, défiera le serveur polonais Hubert Hurkacz (9e) mercredi en quart de finale.