Formule 1Week-end risqué pour Lewis Hamilton
Tout comme Max Verstappen il y a quinze jours en Russie, le Britannique a dû changer son moteur et partira dimanche avec une pénalité de 10 places.
- par
- Luc Domenjoz
Le plus rapide
Au cours des premiers essais de vendredi, Lewis Hamilton s’est montré de loin le plus rapide de la journée.
Le Grand Prix de Turquie était revenu au calendrier l’an dernier, après une pause de neuf ans. Mais avec un sérieux problème: le circuit avait reçu un nouveau revêtement trois semaines plus tôt, et il était extrêmement glissant - les asphaltes se recouvrent d’huile pendant les premières semaines.
Cette année, les organisateurs ont arrosé la surface de la piste de puissants jets pour éviter le problème, et le circuit se retrouve nettement plus adhérent que prévu. Au point que les pilotes parlent d’une piste très «intense». «Je retrouve le circuit des années 2000, se réjouit Lewis Hamilton. Il y a un «grip» incroyable, c’est un plaisir de piloter ici.»
C’est lui qui a signé le meilleur chrono de la journée. Max Verstappen se retrouve cinquième, à plus d’une demi-seconde, en raison de réglages inadaptés face à cette adhérence nouvelle. «On va travailler ce soir et on espère trouver la solution», avançait Christian Horner, le patron de l’écurie Red Bull.
Dix places de pénalité
Il y a quinze jours, en Russie, Max Verstappen avait dû changer l’intégralité de son moteur, ce qui lui avait valu de partir en dernière place de la grille - avant de terminer finalement deuxième du Grand Prix.
Valtteri Bottas, l’équipier de Lewis Hamilton, avait changé de moteur en Italie, puis à nouveau en Russie - uniquement pour gêner Max Verstappen.
Ce week-end, c’est au tour de Lewis Hamilton de subir un troisième changement de moteur, celui qui entraîne une pénalité de dix places sur la grille de départ par élément. Mais pour le Britannique, l’écurie Mercedes a décidé de ne toucher qu’à l’ICE (pour Internal Combustion Engine, le bloc moteur central), et non au turbo, à l’unité électronique ou aux moteurs hybrides MGU-K et MGU-H.
Du coup, Lewis Hamilton perdra dix places sur la grille de départ, mais ne devra pas être relégué tout derrière - ce qui sera par contre le cas de Carlos Sainz, sur Ferrari.
Chez Mercedes, on justifie ce choix délicat: «Nous avons simulé l’intégralité des sept Grands Prix restant cette saison», avance Andrew Shovlin, le responsable des ingénieurs présents sur les circuits. «Evidemment, nous voulons à tout pris éviter une panne en pleine course, qui mènerait à un abandon et à un changement de moteur pour le Grand Prix suivant - donc une pénalité. Mais nous pensons que nous limiter à changer l’ICE devrait suffire, nous n’aurions pas de réel gain à changer également les autres éléments. Il vaut mieux ne perdre que dix places sur la grille plutôt que de partir dernier.»
Surtout sur un circuit où les dépassements sont aussi difficiles que celui d’Istanbul Park.
De plus en plus fantasque
Lewis Hamilton s’est déjà illustré en portant des tenues plutôt uniques dans les paddocks de Formule 1. Ses fans se souviennent de ses bottes de pêcheur couleur pistache fluo de ce printemps.
Jeudi, il est arrivé dans le paddock d’Istanbul Park en portant un kilt noir et bleu, assorti d’un pantalon de même couleur et d’une veste Burberry. «C’est assez osé, je le reconnais», a-t-il commenté à ce sujet. «J’adore cet ensemble et ce que fait Burberry en général. Je passe du temps sur Internet pour trouver ce que j’aime. J’avais fait un shooting pour le magazine «GQ» il y a deux ans, et j’avais adoré le kilt. C’est un genre neutre. En fait, chacun peut porter ce qu’il veut. Il y a des gens qui ne comprennent pas ça, mais ça m’indiffère. J’espère qu’ils s’ouvriront l’esprit, un jour…»
Après avoir assisté au Met Gala, le mois dernier, Lewis Hamilton a participé à la Fashion Week de Paris. «C’est un monde tellement différent de la F1», ajoute-t-il. «En F1, la mode n’a pas sa place, c’est un monde où il n’est pas facile d’être soi-même. Dans le milieu de la mode, au contraire, les gens s’expriment comme ils le veulent. J’adore cet environnement. Et j’adore me séparer du monde de la Formule 1. Penser à autre chose m’aide à supporter la pression de cette saison. Quand je reviens sur un circuit, je me sens neuf, parce que je n’ai pas pensé qu’à ça tous les jours!»