Football: Quels sont les internationaux qui performent? La réponse en stats

Un international ne va pas dire non: rejoindre sa sélection n’est pas un calvaire, mais aucun d’entre eux ne cracherait sur deux jours de repos entre-temps. Les membres de l’équipe de Suisse y ont donc eu droit, après la décision de l’UEFA de reporter le match prévu en Israël et celle de l’ASF de décaler le début du stage pour préparer la réception de la Biélorussie dimanche (18 heures) à Saint-Gall.

Les vingt-trois retenus (Eray Cömert prendra la place de Nico Elvedi, forfait) se retrouveront mercredi après-midi. Dans quel état de forme? Lematin.ch a compilé l’ensemble des statistiques de chaque joueur concerné en club depuis le début de saison, en les répartissant par postes. De quoi donner un aperçu de ceux qui sont au top, ceux qui ont bien lancé leur exercice, ceux qui sont en dedans et ceux qui sont encore à la peine.

Yann Sommer est toujours le titulaire en équipe nationale, et il y a peu de raison que cela bouge d’ici à l’Euro 2024, pour lequel la Suisse doit encore se qualifier. Le natif de Morges a bien négocié son transfert à l’Inter, où il a été performant, notamment en Ligue des champions. Selon le modèle statistique, il évite 0,09 but par match aux Nerazzurri sur ce début de saison. Efficace sur sa ligne, il répond toujours aux attentes, sans être exceptionnel non plus.

Au grand désarroi d’un Gregor Kobel qui trépigne d’impatience, mais qui ne fait pas mieux que son concurrent avec le Borussia Dortmund, où il est sans doute moins bien protégé. Pour Yvon Mvogo, son statut de numéro 3 est logique, où il est dans la moyenne dans une équipe de Lorient qui peine défensivement.

Manuel Akanji va bien, merci pour lui. À Manchester City, le Zurichois de 28 ans est toujours incontournable. Il joue beaucoup dans une équipe qui lui correspond bien. Et forcément, il a moins de travail à faire défensivement. Pas un problème pour une équipe de Suisse qui se doit surtout de maîtriser ses matches avec ballon, pour s’exposer le moins possible sans.

Fabian Schär, sans doute appeler à pallier l’absence d’Elvedi dans l’axe, peut dresser le même constat avec un Newcastle pourtant un peu moins protagoniste que City. Mais celui qui a marqué en Ligue des champions contre le Paris Saint-Germain la semaine dernière reste fiable.

Cédric Zesiger, quant à lui, découvre le haut niveau avec Wolfsburg. Pas tout le temps titulaire, il montre toutefois des dispositions très intéressantes, avec le ballon (il n’hésite pas à porter la balle vers l’avant en conduite), mais également sans, lui qui se montre solide. Défensivement, Eray Cömert peut témoigner de la même assurance, mais cela se relativise par un Nantes bien plus souvent dominé que dominateur. Cela se voit également dans ses chiffres balle au pied. Un profil que la Suisse n’a pas, mais qui ne lui est pas indispensable.

Les latéraux de l’équipe de Suisse ne le sont pas en club: tant Ricardo Rodriguez qu’Edimilson Fernandes évoluent à un poste de défenseur central excentré dans une défense à trois avec leurs formations respectives.

Difficile donc de projeter leurs performances du quotidien sur celles qu’ils pourraient réaliser en équipe nationale. Forcément, ils sont moins portés vers l’avant que d’autres: le Valaisan s’en sort bien au niveau des statistiques offensives (aux Expected Assists notamment, qui compilent la probabilité qu’une passe se termine en passe de but), notamment parce qu’il tire certains coups de pied arrêtés à Mayence.

Finalement, le plus actif est Ulisses Garcia. Reste que, à Young Boys, tout est un petit peu plus facile compte tenu de l’emprise que les Bernois arrivent à avoir sur les matches, ce qui mène les latéraux à surtout agir dans le dernier tiers, et à relativement peu défendre. Le Genevois mérite sa sélection, mais sa capacité à reproduire de telles performances au niveau international reste un doute.

Comparer des performances, c’est forcément tenir compte du style de jeu dans lequel chacun des joueurs évolue. Ainsi, le Bayer Leverkusen ultra-dominant de Xabi Alonso met parfaitement en valeur Granit Xhaka. Aussi, le fait que Denis Zakaria ait souvent évolué en défense centrale à Monaco doit être mentionné.

Mais l’importance du capitaine de l’équipe nationale dans le jeu offensif de son club est si marquante qu’elle n’a pas besoin d’être nuancée. Xhaka est celui qui fait avancer le jeu du Bayer et d’ailleurs ne fait mieux que lui en Bundesliga jusqu’ici.

Sur ce point, les autres sélectionnés font jeu égal. À Bologne, Remo Freuler et Michel Aebischer constituent un duo qui fonctionne et qui est actif, aussi dans l’avant-dernier geste. Pour Sow et Zakaria, il y a là deux éléments qui restent performants au niveau défensif, eux qui ont changé de club durant l’été.

En l’absence de Breel Embolo pour plusieurs mois, qui pour incarner le poste de leader offensif de l’équipe de Suisse? Zeki Amdouni semblait avoir endossé le costume au printemps dernier, mais ses débuts avec Burnley sont naturellement compliqués, même s’il se crée tant bien que mal des occasions. Cela reste positif pour un joueur qui a conservé de la liberté et qui n’est pas forcément cantonné à la surface, même dans le plus grand championnat du monde.

Noah Okafor, de son côté, connaît un début encourageant à l’AC Milan qu’il a rejoint en provenance de Salzbourg. Essentiellement joker pour l’instant, il parvient à se mettre en bonne position, même sur des temps de jeu réduits. L’attaquant de 23 ans revient en forme et il pourrait constituer un atout intéressant pour l’attaque de l’équipe de Suisse.

Cedric Itten est sur le papier l’attaquant helvétique le plus en forme, même si cela se nuance toujours par le niveau moyen de la Super League (où beaucoup de joueurs font bien mieux que lui). Pour ce qui est de Xherdan Shaqiri, qui compile des statistiques courant sur toute l’année 2023 (la MLS se disputant sur une année civile), il y a de quoi relativiser son impact dans un championnat mineur, même s’il reste imprévisible à la dernière passe. En la matière, les données de Ndoye et Vargas sont encourageantes. A Murat Yakin d’en tenir compte. Ou pas.