FranceAccord sur les droits voisins entre Google et la presse française
Les «droits voisins du droit d’auteur» doivent rémunérer les extraits de presse qui apparaissent dans les pages de résultats de Google.
Google a signé un accord avec la presse quotidienne française pour rémunérer celle-ci au titre des «droits voisins», une avancée majeure dans un dossier qui empoisonne depuis plus de deux ans les relations entre la presse française et le géant américain.
Les «droits voisins du droit d’auteur», institués en 2019 par une directive européenne, permettent aux journaux, magazines ou agences de presse de se faire rémunérer lorsque leurs contenus sont réutilisés sur internet par les grandes plateformes.
S’agissant de Google, les droits voisins doivent rémunérer les extraits de presse qui apparaissent dans les pages de résultats du moteur de recherche. Leur mise en place s’est révélée être une rude bataille, tant le principe était combattu par les géants du net, et Google en particulier.
«Étape historique»
L’accord annoncé jeudi entre Google et l’Alliance pour la presse d’information générale (Apig), qui regroupe près de 300 titres de presse quotidienne nationale, régionale et locale, remplace ainsi un précédent accord annoncé en janvier 2021. Celui-ci avait été rendu inopérant par une décision de l’Autorité de la concurrence en juillet 2021, condamnant Google à 500 millions d’euros d’amende pour ne pas avoir négocié «de bonne foi» avec les éditeurs de presse.
Le nouvel accord annoncé jeudi est en tout cas «une étape historique dans la mise en œuvre» des droits voisins, ont souligné Google et l’Apig dans un communiqué commun. Il «fixe les principes» pour une rémunération de la presse «sur la base de critères transparents et non discriminatoires», ont-ils expliqué.
Montant inconnu
Ni Google, ni l’Apig n’ont souhaité donner d’indication sur le montant estimé des droits à répartir. Mais certains quotidiens, qui ont déjà signé des accords individuels avec Google, ont toutefois donné des indications sur les montants qu’ils avaient réussi à négocier. «Le Monde», par exemple, a trouvé un accord qui représente environ 1 million d’euros par an, avait déclaré le 1er février son patron, Louis Dreyfus, sur BFM Business.
Jean-Michel Baylet, le directeur du groupe «La Dépêche du Midi», a de son côté estimé «autour de 2 millions d’euros» le montant annuel que son groupe devrait percevoir dans ses accords avec Google et avec Facebook, qui est lui aussi concerné par les droits voisins (le groupe a signé un accord-cadre avec l’Apig en octobre dernier).
Après cette phase conflictuelle, le géant américain affirme vouloir relancer de nombreux chantiers de collaboration avec la presse française, qu’il s’agisse de monétisation des contenus publicitaires, de politique d’abonnements, ou d’outils d’aide aux rédactions. Le dossier des droits voisins dans l’Hexagone est suivi avec attention partout dans le monde, la France occupant une position de pointe dans la bataille mondiale pour la rémunération des contenus de presse par les grandes plateformes d’internet.