L'initiative "Enfants sans tabac" acceptée par la Suisse à 56,6%

Actualisé

Votations fédéralesL’initiative contre le tabac a tremblé jusqu’au bout

Les initiants ont craint soudain qu’il leur manquerait des cantons… Mais avec plus de 55% du peuple, l’initiative pour préserver les jeunes de la publicité du tabac est passée.

Eric Felley
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Eric Felley
Grégoire Vittoz, heureux du résultat final: «Ce n’est pas notre métier de lancer des initiatives»

Grégoire Vittoz, heureux du résultat final: «Ce n’est pas notre métier de lancer des initiatives»

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Le directeur d’Addiction Suisse, Grégoire Vittoz, a eu un doute en début d’après-midi avec les résultats qui tombaient dans les petits cantons alémaniques. Était-il possible d’échouer si près du but avec plus de 55% du peuple, mais pas assez de cantons? Allait-on revivre le même scénario que lors du vote sur l’initiative pour les entreprises responsables en novembre 2020 avec un oui du peuple et un non des cantons? Il a pu se détendre vers 13 h 30 après les résultats d’Argovie et de Glaris, qui passaient de justesse dans le camp du oui avec 50,2% et 50,8%.

L’initiative contre la publicité pour le tabac a finalement obtenu la faveur du peuple et des cantons avec 56,6% de oui et 15 cantons favorables contre 8. «On commence à avoir le sourire», a déclaré le directeur sur la RTS: «C’est l’occasion de marquer une sacrée progression contre le tabagisme en Suisse. C’est un message clair pour changer l’encadrement de la consommation du tabac en Suisse».

«Les tuer dans un cas sur deux»

Plus tard, il déclarait: «C’est une belle victoire pour tout le monde, je pense que personne n’a pas perdu aujourd’hui. On est tous parents, grands-parents, on a des enfants autour de nous. C’est une belle victoire pour tous ceux qui sont soucieux de la santé de leurs enfants, qui souhaitent qu’ils puissent grandir librement sans être dépendant à un produit qui va les tuer dans un cas sur deux».

Dictature hygiéniste et politiquement correct

Dans le camp adverse, le conseiller aux États Philippe Bauer (PLR/NE), sur la RTS, regrettait la victoire des milieux «hygiénistes» et la probabilité d’autres restrictions pour de nouveaux produits: «C’est ça que je redoute, on parle aujourd’hui de la cigarette, on parlera bientôt de l’alcool ou de la viande, moi ça m’énerve de devoir vivre dans une société et cette dictature du politiquement correct. Qu’on interdise la vente aux mineurs, on le fait déjà, mais la publicité non».

«On ne va pas en faire chaque année»

Grégoire Vittoz tient à le rassurer sur de futures initiatives: «On avait une loi qui était tellement mauvaise, qu’on ne pouvait pas rester inactif. Mais on n’a pas la vocation d’en lancer une tous les mois. Le Parlement avait la possibilité de faire quelques pas dans notre sens, on l’aurait retirée. Malheureusement, on a été obligé d’aller jusqu’au bout, de mener campagne, ça demande beaucoup d’énergie, ça coûte cher et ce n’est pas notre métier. On l’a fait, mais on n’a pas la vocation de le faire chaque année».

Réactions diamétralement opposées

Dans son communiqué du jour, le PS Suisse se réjouit du oui à l’initiative sur le tabac. «C’est une victoire contre les multinationales du tabac et leur lobby, ainsi qu’une grande victoire pour la protection de la jeunesse et la prévention», déclare la conseillère nationale socialiste Laurence Fehlmann Rielle (GE). Par le contre le PLR déplore: «Interdire la publicité pour un produit légal est incompatible avec la liberté économique. Chaque personne décide elle-même de ce qu’elle consomme ou non. Ce n’est pas la publicité pour le tabac qui encourage les jeunes à fumer, mais la pression sociale du groupe».

Pour les initiants, il faut adapter la loi

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