Hockey sur glacePatience, mère des vertus pour GE Servette contre ce Lugano
Les Aigles font face à une équipe tessinoise ultra-opportuniste et cherchant avant tout à défendre. La clé: ne pas tomber dans l’agacement et la précipitation.
- par
- Ruben Steiger Genève
Samedi soir, ou plutôt dimanche au petit matin, Marc-Antoine Pouliot, en inscrivant le 3-2 décisif, a fait chavirer les 7135 spectateurs présents aux Vernets. Tout d’abord dans une joie intense après que leur équipe est passée tout près d’une défaite mortifiante. Mais aussi dans le soulagement. Le soulagement de mettre fin à une soirée qui commençait à tirer en longueur (114’06 de jeu).
Patient et passionné, le public était encore présent dans sa quasi-totalité à 00h32 pour célébrer les siens. Patient, GE Servette a aussi dû l’être pour venir à bout de coriaces luganais. Une vertu dont les Aigles devront encore faire preuve mardi à Lugano. Retour sur l’enseignement de cet acte III, le point sur lequel bâtir et la piste d’amélioration avant l’acte IV.
Le piège presque parfait de Lugano
Vainqueurs jeudi devant leur public, les Bianconeri sont venus à Genève avec un plan de match clair: défendre, prier que Mikko Koskinen soit dans un grand soir et profiter de la moindre opportunité en contre. Une stratégie logique au vu des absences de trois gâchettes étrangères - Markus Granlund (malade), Mark Arcobello et Brett Connolly (blessés).
Jusqu’à la 59e minute, le plan se déroulait à la perfection. Kris Bennett avait donné l’avantage aux siens à la 36e minute, sur l’une des seules incursions offensives de Lugano. Ce but a déréglé les Grenat qui ont ensuite peiné à déployer leur jeu et se créer du danger. «On a été moins bons sur le troisième tiers, a admis Jan Cadieux. Ils ont très bien joué le coup défensivement à partir du moment où ils ont mis le 2-1.»
Avec un Mikko Koskinen intraitable, il a manqué moins de deux minutes aux hommes de Luca Gianinazzi pour réaliser le hold-up parfait. L’égalisation de Teemu Hartikainen faisant basculer le match dans une autre dimension. «Lorsque je vois le puck au fond, c’est vraiment une libération», a ajouté l’entraîneur
GE Servette a mis plus de trafic
C’était l’un des regrets de Jan Cadieux à l’issue de l’acte II à Lugano. Le GSHC avait joué trop en périphérie et n’avait pas assez mis de trafic devant le dernier rempart adverse. Samedi soir, c’était bien mieux puisque les Genevois se sont procuré de nombreux tirs depuis le slot. Ils ont aussi été présents devant le but, là où ça fait mal, afin d’empêcher Mikko Koskinen de réaliser des arrêts faciles.
Bien leur en a pris, puisque l’égalisation et le but décisif en prolongation sont arrivés à la suite de ce type de séquence. GE Servette devra poursuivre dans cette voie lors du prochain duel. «Je pense qu’il va falloir leur mettre un peu plus de pression, qu’il va falloir se montrer plus présent devant leur filet car Lugano va continuer à fermer le jeu», souligne Marc-Antoine Pouliot. Un autre point positif, le GSHC n’est jamais tombé dans l’agacement et la frustration malgré le scénario de l’affrontement.
Trop de liberté pour Lugano
En se concentrant uniquement les statistiques, la prestation défensive des hommes de Cadieux a été excellente avec 27 tirs cadrés concédés en 114 minutes. En revanche, les chiffres cachent certaines réalités. Notamment le fait que Lugano a réussi à se montrer menaçant lors de presque toutes ses rares incursions offensives. «Finalement, c’était comme si Lugano ne voulait pas jouer tout en étant dangereux sur chaque contre», admet Henrik Tömmernes.
À la 110e minute, les Bianconeri étaient tout près de repartir avec la victoire, mais l’envoi de Samuel Guerra a heurté le montant (son deuxième de la rencontre après celui de la 10e) sur une action où l’arrière a bénéficié de trop de liberté.
À l’image de Daniel Carr (18e) et Kris Bennett (36e) sur les deux réussites luganaises. «On leur a donné deux buts trop facilement. On a fait des erreurs sur les deux scènes de jeu», confirme le défenseur suédois, utilisé pendant 55’38 par Jan Cadieux.
Pour s’imposer mardi soir, lors de l’acte IV, à la Cornèr Arena, et faire un break probablement décisif, les Aigles devront se montrer plus rassurants défensivement et poursuivre sur la voie entrevue samedi sur le plan offensif.