Coupe du monde féminine 2023: La Suède et les Pays-Bas s’imposent dans la douleur, la France cale

Actualisé

Coupe du monde féminine 2023La Suède et les Pays-Bas s’imposent dans la douleur, la France cale

Les vice-championnes olympiques et vice-championnes du monde en titre ont débuté leur Mondial par un succès étriqué, pendant que les Françaises ont été tenues en échec.

Amanda Ilestedt (No 13) a offert un succès capital à la Suède pour son entrée en lice dans la Coupe du monde féminine de football 2023.

Amanda Ilestedt (No 13) a offert un succès capital à la Suède pour son entrée en lice dans la Coupe du monde féminine de football 2023.

AFP

La Suède, vice-championne olympique en titre, a arraché une victoire in extremis pour son entrée en lice au Mondial féminin contre l'Afrique du Sud (2-1), dimanche à Wellington. Très ambitieuses, dans le sillage de leur finale olympique perdue aux tirs au but au Japon il y a deux ans contre le Canada, les Suédoises ont eu très chaud, malgré le froid néo-zélandais et une pluie incessante.

Leur défenseure Amanda Ilestedt, sur le départ du Paris Saint-Germain pour Arsenal, les a délivrées de la tête à la 90e minute, un but déjà crucial dans l'optique de la qualification pour les 8es de finale.

Les championnes d'Afrique en titre, sans pression, pourront s'en vouloir: sans l'erreur de leur défenseure Lebogang Ramalepe, Fridolina Rolfo n'aurait pas pu égaliser (65e) et elles auraient sans doute au moins obtenu un match nul, le meilleur résultat de leur histoire en Coupe du monde.

Caroline Seger dans l’histoire

Les Suédoises peuvent souffler, car elles n'ont pas multiplié les occasions de but, dans un Regional Stadium de Wellington aux tribunes clairsemées. Les «Banyana Banyana» sud-africaines se sont même régulièrement montrées dangereuses, avec une intenable Thembi Kgatlana, l'attaquante de Louisville. Cette dernière a été à l'origine de l'ouverture du score, signée Hildah Magaia (48e). La buteuse a terminé sa course dans les filets, visiblement touchée, et a dû laisser sa place quelques minutes plus tard. Mais son but a été dignement fêté par ses partenaires, avec quelques pas de danse.

En attendant l'autre match du groupe G, Italie-Argentine lundi (8 heures suisses) à Auckland, l'équipe de Suède, No 3 mondiale, va tout de même devoir trouver des ressorts pour élever le curseur et rester dans ses standards habituels. Finaliste du Mondial en 2003, trois fois 3e (1991, 2011, 2019), médaillée d'argent aux JO 2016 et 2020, elle vise un premier titre international depuis l'Euro 1984.

Dimanche, la capitaine suédoise Caroline Seger (38 ans), initialement annoncée forfait pour cette rencontre, a disputé quelques minutes, devenant la première joueuse suédoise à apparaître lors de cinq éditions de la Coupe du monde.

Les Pays-Bas ne se rassurent pas

Dans le groupe E, les Néerlandaises - vice-championnes du monde en 2019 - ont difficilement battu le Portugal (1-0) à Dunedin (Nouvelle-Zélande) avant le choc prévu jeudi contre les États-Unis. Les Oranje, privées pour cette compétition de l'attaquante star Vivianne Miedema, ont rapidement mené au score grâce à un but de la défenseure de l'Ajax Amsterdam Stefanie Van Der Gragt (13e). Elles se sont ensuite heurtées à la solide défense du Portugal, qui prend part au premier Mondial de son histoire.

À l'image d'autres favorites comme les Norvégiennes ou les Australiennes avant elles, les Néerlandaises se sont fait peur et ont été largement bousculées par les novices portugaises, bien en place en défense. En fin de match, ces dernières ont eu même l'occasion d'égaliser après un débordement côté droit (82e).

Pas forcément de bonne augure pour les joueuses de Andries Jonker avant leur premier choc jeudi, le remake de la finale 2019 en France contre les Américaines, qui ont dominé elles le Vietnam (3-0 samedi).

Mais pour cette édition, les Pays-Bas, place forte du football féminin, doivent faire sans leur vedette, Vivianne Miedema. Victime d'une rupture des ligaments croisés en Ligue des champions face à Lyon en décembre dernier, la joueuse d'Arsenal est la meilleure buteuse de la sélection avec 95 buts en 115 matches. Lineth Beerensteyn, qui a la lourde tâche de lui succéder en pointe, a été très peu en vue dimanche contre la Selecçao.

La France se casse les dents

Dans le troisième et dernier match de la journée, la France – requinquée par l'arrivée d'Hervé Renard mais diminuée par de nombreuses blessures - a manqué son début de Coupe du Monde après un triste match nul (0-0) contre la Jamaïque, faux départ sur la route d'un premier titre international espéré.

Comme plusieurs équipes favorites, les Bleues ont eu du mal à briller devant les 39’000 spectateurs du tout neuf et impressionnant Sydney Football Stadium. Avec ce nul, elles n'ont pas pu prendre la tête du groupe F, avant Panama - Brésil et surtout avant le choc contre le Brésil le 29 juillet à Brisbane.

Le premier grand match de l'ère Hervé Renard, charismatique sélectionneur arrivé au printemps, a mis longtemps à s'emballer. Le début de rencontre a été compliqué tant son équipe, évoluant dans un nouveau 4-4-2, a été inexistante et la défense malmenée par le physique des Reggae Girls ainsi que les accélérations de la star Khadija Shaw, exclue en fin de match après une deuxième faute sur Wendie Renard.

La France a débuté son Mondial diminuée par de nombreuses blessures, dont celles récentes de deux titulaires, Selma Bacha et Elisa De Almeida. La première, présente sur la feuille de match dimanche et vue à l'échauffement d'avant-match, s'est tordu la cheville gauche à la fin du dernier match de préparation contre l'Australie (défaite 0-1) et ne reviendra probablement que pour le Brésil. La seconde, elle, est diminuée par un «coup au mollet» et était forfait contre la Jamaïque.

Au retour des vestiaires, les Bleues ont mieux maitrisé le ballon et le jeu, avec quelques belles constructions. Elles ont enchaîné les distributions de ballons devant le but des Jamaïcaines. La jeune défenseure Maëlle Lakrar a failli libérer la route des Françaises dans ce Mondial, en toute fin de match: sur un corner de Kenza Dali, le ballon touché entre son épaule et sa tête, passe au dessus du but (88e). Puis, une tête de Kady Diani a touché la barre puis le poteau (90e). Sans rentrer...

L'objectif affiché des demi-finales, comme en 2011, semble encore très loin, au regard de ce match inaugural, sans réelles combinaisons et rythme. Et il faudra plus de justesses techniques, de construction et d'impacts physiques pour briser le fameux plafond de verre du quart de finale dans un Mondial.

(AFP)

Ton opinion