États-UnisLa femme au scorpion identifiée grâce à son ADN 30 ans après sa mort
La science a révélé que celle qui avait été sauvagement assassinée en 1991 était une jeune maman. Et que sa fille de 2 ans a disparu depuis son meurtre. La police la recherche.
- par
- Michel Pralong
Le 20 septembre 1991, un cadavre de femme est découvert dans un terrain vague de Staten Island, au sud de New York. Le corps est menotté et la victime a été étranglée et frappée à la tête par 17 coups de marteau. L’assassin lui a ensuite mis le feu. Le marteau a été retrouvé sous son corps avec une inscription gravée dessus, un nom, «Loyd L.».
Malgré cela, les enquêteurs ne retrouveront ni l’assassin, ni l’identité de la victime. Seul indice pour cette dernière, un scorpion rouge et bleu tatoué sur sa fesse droite. La police a diffusé plusieurs fois l’image, espérant que quelqu’un reconnaîtrait ce tatouage, mais personne ne s’est annoncé et la victime a été connue depuis comme étant «la femme au scorpion». Un portrait-robot avait également été établi d’après le cadavre.
Où est l’enfant?
Les nouvelles avancées dans le domaine d’identification par l’ADN ont une nouvelle fois permis de mettre un nom sur la malheureuse. Il s’agit de Christine Belusko, 30 ans à l’époque, écrit le «New York Times». Les enquêteurs ont appris cela en avril 2021. Ils ont retrouvé l’un de ses frères biologiques et appris que Christine était la fille d’une femme qui avait eu huit autres enfants et qu’elle avait été placée en adoption alors qu’elle était bébé. Mais ce que le frère a également pu révéler, c’est qu’à l’époque de son meurtre, Christine était la mère célibataire d’une petite fille de 2 ans, Christa. Or la dernière fois que quelqu’un se souvient avoir vu l’enfant, cela remonte à une semaine avant le drame.
La police a donc depuis cherché à retrouver Christa mais cela n’a rien donné. C’est pour cela qu’elle a donné une conférence de presse mardi pour révéler l’identité de la victime et lancé un appel pour Christa. Elle a diffusé une photo de l’enfant à l’époque et une projection de ce à quoi elle pourrait ressembler aujourd’hui à 33 ans. «Est-elle vivante, est-ce qu’elle va bien?» s’est interrogé le détective en charge de l’affaire. Reste également à trouver le meurtrier de Christine.
Partie quand elle a su être adoptée
Les enquêteurs ont retrouvé l’identité de ses parents adoptifs et d’un garçon que le couple avait également adopté. Aucun des trois n’a jamais su que la jeune femme avait été assassinée car, lorsqu’elle avait appris qu’elle avait été adoptée, elle s’était éloignée de sa famille d’adoption. Elle lui avait annoncé son intention de déménager en Floride avec sa fille. Elle qui travaillait dans une chaîne de magasins de vêtements, d’où provenaient ceux qu’elle portait le jour de sa mort, était partie de Clifton où elle habitait en 1991. Elle avait brièvement vécu en Pennsylvanie mais les enquêteurs ignorent ce qu’elle est venue faire à Staten Island où son corps a été découvert en septembre.
Le tueur en série Joel Rifkin, qui a tué 17 femmes entre 1989 et 1993, a été brièvement considéré comme un suspect potentiel. Mais aujourd’hui, le procureur Michael McMahon estime que la nature horrible de la mort de Christine suggère que c’est quelqu’un qui la connaissait bien et est devenu assez enragé pour la battre sans pitié. «Rien n’indique que ce soit une sorte de tueur en série à l’affût qui l’ait embarquée», a-t-il déclaré.