Etats-Unis: Le remboursement du prêt étudiant reprend après trois ans de gel

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États-UnisLe remboursement du prêt étudiant reprend après trois ans de gel

Après une pause liée à la pandémie, dès octobre, des millions d’Américains devront recommencer à rembourser leur prêt étudiant. Un dur retour à la réalité au prix de centaines de dollars par mois.

En juin dernier, la Cour suprême a invalidé une mesure phare de Joe Biden pour limiter les dettes des étudiants, estimant que le gouvernement avait outrepassé ses pouvoirs en adoptant ce programme coûteux sans autorisation du Congrès.

En juin dernier, la Cour suprême a invalidé une mesure phare de Joe Biden pour limiter les dettes des étudiants, estimant que le gouvernement avait outrepassé ses pouvoirs en adoptant ce programme coûteux sans autorisation du Congrès.

AFP

Mars 2020. Face à la pandémie de Covid-19, le président des États-Unis de l’époque, Donald Trump, a décrété un moratoire sur le remboursement des prêts étudiants dans un pays où les droits de scolarité dans les universités peuvent facilement atteindre des dizaines de milliers de dollars par année. Cette bouffée d’oxygène pour des millions d’Américains a ensuite été prolongée par le successeur de Trump à la Maison-Blanche, le démocrate Joe Biden, qui est même allé plus loin.

Reprenant une promesse de campagne, il a annoncé, à l’été 2022, vouloir effacer une partie de l’ardoise pour certains, au moins 10’000 dollars, selon des critères de revenus. Coût total de la mesure: plus de 400 milliards de dollars.

Mais fin juin dernier, la très conservatrice Cour suprême a invalidé cette mesure phare de Joe Biden, estimant que le gouvernement avait outrepassé ses pouvoirs en adoptant ce programme coûteux sans autorisation du Congrès. Résultat, les remboursements doivent reprendre en octobre…

Plus de 46 millions de personnes concernées

Mais ce retour à la réalité pourrait s’avérer difficile pour des Américains qui ont, depuis, contracté de nouvelles obligations financières, explique Tisa Silver Canady, fondatrice du Maryland Center for collegiate wellness, un organisme spécialisé dans l’éducation financière aux étudiants. «Les gens qui disposaient de ce revenu disponible ont pu l’utiliser pour, par exemple, acheter une maison ou une voiture», relève-t-elle. «Maintenant, je crains simplement que pour certaines personnes, ce soit trop. Nous constatons que les gens commencent à s’inquiéter.»

Aux États-Unis, plus de 46 millions de personnes ont un prêt étudiant, et l’encours total dépasse 1600 milliards de dollars, selon les données du Ministère de l’éducation. La décision de la Cour suprême va contraindre nombre de ces ménages à revoir leur budget.

La dette s’accroît avec les intérêts

«C’était décevant, mais pas surprenant», déclare Tiffanie Brown, 43 ans, habitante de la région de Baltimore (Maryland), non loin de la capitale fédérale Washington, à propos de la décision du plus haut tribunal au pays. Sa dette dépasse 100’000 dollars. Mais elle fait partie de ceux ayant pu restructurer leur prêt et, en fonction de leurs revenus, parvenir à réduire temporairement – parfois jusqu’à zéro – leurs mensualités.

La dette – de près de 36’000 dollars en moyenne – n’est néanmoins pas effacée. Souvent même, elle s’accroît, à mesure que les intérêts s’accumulent. Si leurs revenus augmentent, les remboursements reprendront, ou le montant de leur mensualité sera relevé.

Le nouveau plan de Joe Biden

Depuis la décision de la Cour suprême, Joe Biden a présenté une nouvelle mesure, le plan «Saving on a valuable education», visant, selon la Maison-Blanche, à «soulager le plus d’emprunteurs possible aussi rapidement que possible». Selon leur revenu, certains emprunteurs pourraient voir la facture réduite de moitié. Quant aux prêts de 12’000 dollars ou moins, le solde restant serait annulé au bout de dix ans.

Ce nouveau plan devrait permettre de réduire considérablement le coût du remboursement pour les 20 millions de personnes qui, selon la Maison-Blanche, pourraient en bénéficier. Certaines mesures existent déjà, pour alléger, voire annuler la dette de certains étudiants qui embrassent une carrière dans le service public ou dans le secteur associatif. Mais les critères sont restrictifs et peuvent varier au gré des présidents.

(AFP)

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