TennisStan Wawrinka s’offre Reilly Opelka à Rome
En net progrès, le Vaudois s’impose au premier tour à Rome face au géant américain, tête de série No 14. Bel exploit.
- par
- Daniel Visentini
Stan Wawrinka a sans doute besoin de perdre pour réapprendre à gagner. Mais tant qu’à faire, autant gagner tout de suite. Après une année de blessure, il est de retour ce printemps et il vient de signer son succès le plus significatif à Rome, en battant au premier tour Reilly Opelka (17e mondial!) en trois sets: 3-6, 7-5, 6-2.
Le Vaudois est monté en puissance durant le match, après un premier set balbutié, pour friser le code dans le deuxième, mais en restant concentré, avant de s’imposer avec caractère dans le troisième. Chapeau. C’est avec un grand cri de bonheur que Wawrinka a accompagné la balle de match, après 2h05 de bataille. Il sait que le chemin du retour en grâce, après sa blessure au pied (cheville, tendon) est long, bien sûr. Mais ce succès est la récompense des efforts fournis durant de très longs mois.
Tournant dans le deuxième set
Wawrinka est parfaitement lucide: son potentiel intrinsèque lui autorise bien des bonheurs, derrière lesquels il court désormais, mais il mesure l’écart qui le sépare encore d’une forme de solidité. A 37 ans, retombé à la 361e place à l’ATP (il garde un classement protégé pour s’aligner dans les tournois), le temps lui est compté.
L’ex-No 3 mondial a toujours la passion du jeu. «Les gens me demandent souvent pourquoi j'essaie de revenir d'une blessure et de faire mon retour, mais c'est parce que le tennis est une passion, j'aime le public», a-t-il déjà dit pour expliquer les efforts qu’il s’inflige.
Mais il lui faut encore retrouver le rythme. Pleinement. Et c’est précisément ce que la bataille contre Opelka lui a offert. Cela lui permet de tout reconnecter, la tête et le corps. Éloge de la patience.
Wawrinka ne sera sans doute plus jamais aussi fort qu’avant, quand il avait remporté en trois ans trois tournois du Grand Chelem (2014, 2015, 2016, Open d’Australie, Roland-Garros, US Open). Mais parfois, on le retrouve tout de même, le grand champion. Au deuxième set par exemple. Opelka était près de s’offrir un double break en menant 4-2? Wawrinka a dit non et dans la foulée, il a enfin pris le service du grand Américain pour recoller à 4-4. Et pour empocher le set ensuite avec un nouveau break. Frissons.
On a vu, ça et là, du relâchement, des coups maîtrisés, construits. Le signe des progrès que le Vaudois attend. Tout cela s’est confirmé dans le troisième set, parfaitement maîtrisé.
Au deuxième tour, il sera opposé au vainqueur de Coric – Djere.