MigrationLa Grèce empêche plus de 1000 migrants venant de Turquie de débarquer sur ses îles
«Des passeurs turcs ont tenté de débarquer sur les îles grecques environ 1130 réfugiés les trois derniers jours», dont les bateaux «ont été repérés et repoussés à temps par les autorités portuaires grecques» détaille un ministre.
La Grèce a accusé lundi la Turquie voisine d’avoir tenté d’envoyer durant les trois derniers jours sur les îles grecques en mer Égée près de 1130 migrants au total dont les bateaux «ont été repérés et repoussés à temps par les autorités portuaires grecques».
«Des passeurs turcs ont tenté de débarquer sur les îles grecques environ 1130 réfugiés les trois derniers jours», a déclaré Yannis Plakiotakis, ministre grec de la Marine marchande et de la Politique insulaire. Les garde-côtes grecs ont «localisé et repoussé les bateaux passeurs au cours de 24 incidents distincts», a précisé le ministre lors d’un entretien à Real FM, radio privée grecque.
Les bateaux des passeurs ont tenté d’entrer dans les eaux grecques et plus particulièrement de s’approcher des îles grecques de Lesbos, Chios, Samos, Kos et Rhodes, ont précisé dans un communiqué les garde-côtes grecs. Seize des 24 bateaux transportant des migrants ont tenté de se diriger vers le sud de l’île de Lesbos, principale porte d’entrée des migrants et réfugiés venant de Turquie vers l’Europe, ajoutent les garde-côtes. Selon eux, «aucun de ces bateaux n’a réussi à entrer dans les eaux grecques et tous les étrangers ont été secourus par les autorités maritimes turques».
«Pression migratoire»
Alors que des ONG et des médias ont accusé Athènes de «refoulements illégaux» ces dernières années, les garde-côtes grecs réitèrent qu’ils agissent conformément «aux mesures nationales pour parer la pression migratoire». Ils assurent prendre «toute mesure adéquate pour la protection efficace des frontières maritimes de la Grèce et de l’Union européenne» dans le «respect du droit international et en ayant comme priorité la protection de la vie humaine en mer».
Selon une source du ministère des Migrations, le nombre de migrants venant de Turquie pour les quatre premiers mois de l’année était en hausse de 30% par rapport à la même période de l’an dernier.
«La Turquie continue de se comporter comme un État pirate violant le droit international et mettant en danger la vie des gens malheureux», a estimé lundi Yannis Plakiotakis accusant à nouveau Ankara de favoriser les réseaux de passeurs. Voisins et alliés au sein de l’Otan, Athènes et Ankara maintiennent toutefois une relation traditionnellement conflictuelle qui s’est envenimée ces dernières années, sur fond de question migratoire mais aussi en raison de tentatives turques de forages en Méditerranée orientale.
En 2020, la Turquie ouvrait ses portes
Il y a deux ans, en mars 2020, Ankara avait ouvert ses portes vers l’Europe et tenté de faire passer par la frontière terrestre greco-turque des milliers de migrants, repoussés par Athènes avec l’aide de l’Agence européenne de contrôle des frontières, Frontex.
Sur le front des revendications territoriales, Athènes a appelé le mois dernier «solennellement la Turquie à arrêter de remettre en question sa souveraineté sur les îles de la mer Égée», dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a récemment annoncé qu’il ne participerait désormais plus aux rencontres bilatérales avec les dirigeants grecs qui se tenaient régulièrement depuis un accord de 2010 entre les deux pays.
Les autorités turques ont également accusé la Grèce de positionner des troupes sur les îles de la mer Égée qui sépare les deux pays, en violation des traités de paix signés après les première et deuxième guerres mondiales.