Remontées: un employé sur trois n’est pas assez payé

Publié

ValaisLes remontées devront mieux payer leurs salariés, les clients vont trinquer

Plus d’un tiers des employés des remontées mécaniques ne sont pas rémunérés au tarif cadre prévu. L’État veut que ça change. Mais ça aura certainement des répercussions sur les tarifs, ou les horaires d’exploitation.

Jacqueline Favez
par
Jacqueline Favez
Image d’illustration.

Image d’illustration.

Canton du Valais

Un contrôle général des salaires versés par les sociétés de remontées mécaniques du canton du Valais, portant sur les années 2018 à 2021, a montré que 36% des rémunérations étaient in­férieures à celles prévues par le contrat-type de travail (CTT). Sur les 53 sociétés contrôlées, seules 14 ont respecté les règles pour l’ensemble de leurs collaborateurs.

S’il est possible de déroger au CTT, qui n’a pas force d’obligation, il n’est «pas tolérable» de le faire dans de telles proportions, a souligné mercredi l’État du Valais dans un communiqué, évoquant «une situation de sous-enchère abusive et répétée». Les entreprises concernées seront informées individuellement des résultats de cette vaste enquête et seront «invitées à adapter leurs salaires aux normes de la branche», écrit encore le Canton. 

Président des Remontées mécaniques du Valais, Didier Défago se dit «un peu surpris par l’ampleur» du problème et espère voir le tir rapidement corrigé. Car, hasard du calendrier ou non, les négociations d’un nouveau CTT, qui avaient débuté juste avant la pan­démie, ont abouti mercredi. «Les grilles salariales, qui dataient de 2018, ont été revues à la hausse et ont été adaptées à la loi sur la durée du travail», indique Didier Défago.

«Chacun devra faire ses calculs»

Mais le Canton a laissé entendre qu’il envisageait, cette fois, de rendre cet accord obligatoire afin que les écarts de rémunération constatés pour les quatre dernières saisons ne se reproduisent plus. Car, en tant que «colonne vertébrale du tourisme valaisan», les entreprises de remontées mécaniques «doivent assumer de manière exemplaire leur responsabilité civile», estiment les autorités.

Avec quelles conséquences? «Il y aura certainement des répercussions sur les tarifs ou d’autres adaptations, comme des modifications des horaires d’exploitation. Chacun devra faire ses calculs. Pour certaines sociétés, la marche sera plus haute que pour d’autres», analyse le président de la faîtière, qui note que les écarts entre les salaires versés et ceux fixés par le CTT sont souvent relativement faibles. 

L’enquête a été lancée en juin 2021 par le Service valaisan de protection des travailleurs et des relations du travail, sur mandat de la Commission cantonale tripartite.

Dameurs et saisonniers mal lotis

Ton opinion

8 commentaires