Bande dessinée: Blacksad, un polar qui atteint des sommets

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Bande dessinéeBlacksad, un polar qui atteint des sommets

Pour sa première enquête en deux tomes, le chat détective privé impressionne encore plus que d’habitude et confirme son statut de classique.

Michel Pralong
par
Michel Pralong

Depuis sa création en 2000, la série «Blacksad» connaît pour la première fois une aventure qui se déroule sur deux tomes. Après la parution du premier volume il y a deux ans, voici enfin la fin de «Alors tout tombe». Enquêtant sur Solomon, le maître bâtisseur de New York (forcément représenté par un oiseau, plus précisément un rapace, car il voit les choses en grand et de haut) le chat détective privé retrouvait à la dernière case du précédent tome son amour perdu, Alma.

Ah, ce qu’Alma peut être belle! Très présente dans cette suite, elle figure même en vedette sur la couverture (les deux livres côte à côte ne font qu’un dessin), elle dégage avec son visage mi-humain mi-chatte une douceur et une splendeur uniques. C’est tout le talent du dessinateur Guarnido de jouer sur l’anthropomorphisme appliqué aux personnages animaliers de la série: il parvient à exprimer des émotions bien plus intenses que s’il ne s’agissait que d’êtres humains.

Un goéland assassin

Autre personnage central de cette suite, Shelby, le goéland chargé des basses œuvres de Solomon. Comment un animal d’une telle blancheur peut-être être si parfait en être à l’âme si noire? En prenant le temps de développer son intrigue, Díaz Canales peut se permettre d’aborder à côté de l’enquête policière des thèmes comme l’urbanisme à New York et la corruption nécessaire voire indispensable à la réalisation de grands projets. Solomon rêve d’un pont suspendu à son nom, qui le laissera à jamais associé à la ville. Quitte à écraser tous ceux qui se mettent sur son chemin.

Entre ses retrouvailles avec Alma et l’aide à son ami le journaliste Weekly, Blacksad va mettre encore plus de cœur à l’ouvrage que d’habitude. Pouvant s’étendre sur le double de pages, le dessinateur livre quelques images géantes qui sont époustouflantes. D’autant que depuis son aventure sur «Les Indes fourbes», il a encore amélioré sa technique qui était pourtant déjà de haut vol.

Cette histoire en deux albums (qui finit sur une belle surprise) constitue un sommet à cette série qui a très vite gagné son statut de classique de la BD. Cela ne veut pas dire qu’il faut s’arrêter en si bon chemin et on ne peut attendre la suite qu’avec impatience.

«Blacksad: alors tout tombe seconde partie», tome 7, par Díaz Canales et Guarnido, Éd. Dargaud, 56 pages

«Blacksad: alors tout tombe seconde partie», tome 7, par Díaz Canales et Guarnido, Éd. Dargaud, 56 pages

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