Irlande du NordLe Premier ministre britannique appelle à la fin du blocage politique
À l’occasion du 25e anniversaire de la paix dans la province britannique, Rishi Sunak a accentué la pression sur les unionistes.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a réitéré mercredi son appel à la remise en route des institutions nord-irlandaises, accentuant la pression sur les unionistes qui les boycottent depuis un an, à l’occasion du 25e anniversaire de la paix dans la province britannique. «Je vous appelle à travailler pour mettre Stormont», le siège des institutions locales, «en ordre de marche», a-t-il déclaré à Belfast lors d’une conférence pour l’anniversaire de l’accord de paix. «Je suis convaincu que c’est la bonne chose à faire» pour l’union des quatre nations du Royaume-Uni, a-t-il insisté. «Nous croyons passionnément que l’Irlande du Nord est plus forte au sein du Royaume-Uni et que le Royaume-Uni est plus fort avec l’Irlande du Nord», a-t-il insisté, s’adressant ainsi aux unionistes du Democratic Unionist Party (DUP).
Voyant dans les dispositions post-Brexit une menace sur la place de la province britannique au sein du Royaume-Uni, le DUP n’a pour l’heure pas été convaincu par les avancées obtenues par Londres auprès de Bruxelles après des mois de négociations. Le DUP boycotte depuis plus d’un an les institutions locales d’Irlande du Nord pour protester contre les conséquences du Brexit dans la province, empêchant ainsi la formation d’un gouvernement aux pouvoirs partagés entre républicains et unionistes, comme le prévoit l’accord du Vendredi-Saint.
En présence des Clinton
Lors d’une conférence à la Queen’s University de Belfast pour les 25 ans de l’accord, les appels se sont multipliés pour convaincre les unionistes du DUP de mettre un terme au blocage politique, de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen au Premier ministre irlandais Leo Varadkar, en passant par l’ancien président américain Bill Clinton.
Négocié avec une active participation américaine, l’accord de paix signé le 10 avril 1998 a mis fin à trois décennies d’affrontements meurtriers entre unionistes, surtout protestants, et républicains en majorité catholiques, avec l’implication de l’armée britannique (3500 morts).
L’actuel président américain Joe Biden, qui était mercredi dernier à Belfast pour l’anniversaire de l’accord, avait également appelé les forces politiques locales à surmonter leurs divisions. Mais les unionistes lui ont opposé une fin de non-recevoir, l’accusant de partialité.