Débâcle de Credit Suisse: «Il est difficile de demander des comptes à certaines personnes»

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Débâcle de Credit Suisse«Il est difficile de demander des comptes à certaines personnes»

La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter fustige dans le «SonntagsBlick» le manque de responsabilisation des anciens dirigeants de Credit Suisse. Il sera toutefois difficile de les obliger à rembourser leur bonus.

Karin Keller-Sutter.

Karin Keller-Sutter.

Lucia Hunziker/ Tamedia

La ministre des finances Karin Keller-Sutter peut savourer son triomphe après l’annonce vendredi de la décision d’UBS de renoncer aux 9 milliards de garanties de la Confédération dans le cadre du rachat de Credit Suisse. Les risques associés pour les contribuables sont désormais écartés. Interrogée par le «SonntagsBlick», la conseillère fédérale reste convaincue que ce rachat était la meilleure solution. «Credit Suisse n’aurait pas pu survivre. Une faillite aurait causé des dommages considérables à l’économie et à la population du pays. Nous avions différentes options. Le rachat d’UBS a été la moins dommageable», affirme Karin Keller-Sutter. «J’ai peu dormi le week-end du 19 mars», confie-t-elle encore.

La conseillère fédérale critique en revanche le manque de responsabilisation des anciens dirigeants de Credit Suisse. «La Suisse s’est retrouvée dans cette situation parce que la direction d’une banque n’a pas pris ses responsabilités. C’est inacceptable», commente-t-elle. «Ce que la population n’accepte pas, c’est quand des salaires élevés sont payés mais que la responsabilité n’est pas prise. Les bonus doivent être conçus de manière à ne pas créer une incitation à prendre des risques excessifs.» À la question de savoir si les anciens dirigeants de Credit Suisse devraient rembourser leurs bonus, Karin Keller-Sutter répond que le code des obligations prévoit des responsabilités. «Mais le cas de Swissair montre à quel point il est difficile de demander des comptes à certaines personnes», ajoute-t-elle. «Je suis d’avis qu’il faudrait examiner cela de près. Aujourd’hui, les obstacles à la responsabilisation juridique des managers sont probablement trop élevés.»

(cle)

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