JO 2022Lukas Frick raconte son ascenseur émotionnel
Le capitaine du Lausanne HC s’apprête à embarquer ce vendredi soir pour Pékin et les Jeux olympiques. Le défenseur n’avait pas été sélectionné dans un premier temps par Patrick Fischer.
- par
- Chris Geiger
Depuis deux semaines, Lukas Frick est passé par toutes les émotions. Le 18 janvier dernier, le capitaine du Lausanne HC vivait une grosse désillusion en ne figurant pas dans la sélection suisse retenue par Patrick Fischer pour disputer le tournoi olympique. Quinze jours plus tard, le défenseur de 27 ans, alors réserviste, recevait un appel de l’entraîneur national lui disant de faire ses bagages pour Pékin. Une joie intense.
«Je suis super excité, commente le numéro 38 du LHC. Je ne sais pas quoi dire, si ce n’est que je suis heureux. J’ai reçu l’appel de Patrick Fischer mercredi. J’ai ensuite dû effectuer deux tests PCR, puis attendre les résultats pour savoir si j’étais bel et bien négatif. C’est le cas: je peux donc prendre l’avion ce vendredi soir. Je tiens toutefois à dire que je suis vraiment triste et désolé pour Christian Marti.»
Départ précipité
Le test positif du joueur zurichois, révélé mardi, a précipité son forfait ainsi que l’annulation du match-test prévu en soirée contre le Canada. Le malheur d’un Lion fait donc le bonheur d’un autre. «Je ne sais pas si j’étais le remplaçant numéro un en cas d’imprévu, mais je suppose que oui, poursuit l’arrière saint-gallois. Le staff m’a simplement annoncé que je remplaçais Christian Marti.»
Depuis mercredi, les choses se sont enchaînées pour le joueur lausannois, sous contrat jusqu’en 2025 du côté de la Vaudoise aréna. Outre les dépistages, Lukas Frick a dû régler plusieurs points administratifs pour se rendre à Pékin. «J’ai rencontré des représentants de Swiss Olympic jeudi afin de régler tout ce dont j’ai besoin pour la Chine. Il y avait beaucoup de paperasses à remplir.»
L’ancien défenseur de Kloten a également dû remettre la machine en marche. «Étant de piquet, je devais rester prêt, glisse-t-il. Depuis le dernier match de championnat avec Lausanne, j’ai donc essayé de minimiser les risques d’infection en renonçant aux choses non-nécessaires. J’ai également tenté de couper un peu du hockey, de me relaxer et de profiter d’être avec ma famille. J’ai finalement repris l’entraînement mercredi après l’appel de Patrick Fischer.»
Il faut dire que le Vaudois d’adoption, 71 sélections au compteur, a d’abord dû digérer la déception de ne pas faire partie du voyage pour la Chine. «Dans un premier temps, j’étais effectivement un peu abattu de ne pas avoir été annoncé dans la première sélection. Je savais toutefois que tout pouvait arriver avec le Covid. J’ai donc gardé espoir et espéré recevoir un appel du sélectionneur. Je suis super heureux que ça ait été le cas.»
Baptême olympique
Celui qui compte trois participations à des Championnats du monde, dont l’épopée de 2018 ponctuée de la médaille d’argent, vivra son baptême olympique à Pékin. Ce qui ne le laisse pas insensible. «Les Jeux olympiques, c’est juste énorme, s’enthousiasme Lukas Frick. Et ce, même si les joueurs de NHL ne seront pas présents. À chaque fois que je peux prendre part à un nouveau tournoi de cette envergure, que ce soient les Jeux olympiques ou les Championnats du monde, c’est un nouveau rêve qui devient réalité.»
Le Lausannois, au club depuis la saison 2017/2018, ne se rend pas en Chine pour y faire du tourisme. Au contraire. Compétiteur dans l’âme, le natif de Züberwangen est persuadé que l’équipe de Suisse peut marquer l’histoire sur la glace asiatique.
«Mon premier objectif reste d’arriver en Chine sans problème, se marre-t-il. Plus sérieusement, je pense qu’on peut atteindre quelque chose de très grand avec cette équipe. On a une très bonne équipe, un très bon coaching staff. Quelque chose de très, très beau pourrait se passer à Pékin pour nous.»
Le capitaine du LHC, qui retrouvera son coéquipier Christoph Bertschy, se dit prêt à apporter sa pierre à l’édifice, même s’il ne sait pas encore quel rôle Patrick Fischer va lui attribuer. «Je ne sais pas ce qui est planifié, si je serai sur la glace ou en tribunes. J’espère évidemment jouer. Je vais tout faire pour montrer mon meilleur visage, montrer au staff ce dont je suis vraiment capable. Je veux jouer à mon meilleur niveau. Je n’ai pas de but personnel, si ce n'est d'aider l’équipe au maximum.»
Adaptation rapide
Une chose est sûre, Lukas Frick devra être capable de s’adapter très rapidement aux conditions chinoises, le premier match de la Nati étant agendé à mercredi prochain déjà. «Ce sera assurément un challenge d’être prêt pour le match contre la Russie. Mais ce n’est peut-être pas plus mal pour moi d’avoir peu de temps pour réaliser que je suis aux Jeux olympiques. Les autres joueurs sont réunis depuis dimanche. Je suis donc en retard par rapport au reste de l’équipe, mais je vais essayer de m’intégrer le plus vite possible.»
Afin de connaître le même succès qu’en mai 2018 au Danemark?