Turquie: Erdogan a prêté serment pour son troisième mandat

Publié

TurquieErdogan a prêté serment pour son troisième mandat

Samedi, le président turc a officiellement rempilé pour un nouveau mandat à la tête du pays.

Devant les députés, Recep Tayyip Erdogan a juré «d’assumer son devoir avec impartialité», samedi.

Devant les députés, Recep Tayyip Erdogan a juré «d’assumer son devoir avec impartialité», samedi.

AFP

Recep Tayyip Erdogan, réélu à 69 ans avec 52% des suffrages dimanche à la tête de la Turquie, a prêté serment samedi devant le Parlement à Ankara. Le chef de l’État, au pouvoir depuis vingt ans, a juré devant les 600 députés élus le 14 mai «d’assumer son devoir avec impartialité», selon la cérémonie retransmise en direct sur les télévisions.

Il devait ensuite se recueillir au mausolée du fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk, avant des cérémonies protocolaires au palais présidentiel et un grand dîner le soir, après lequel il annoncera la composition de son gouvernement.

«En qualité de président, je jure de protéger l’existence et l’indépendance de l’État, l’intégrité de la patrie, la souveraineté inconditionnelle de la nation, l’État de droit (et) le principe d’une république laïque» telle que conçue par Atatürk, le «père des Turcs», a déclaré le président connu pour la défense de positions islamo-conservatrices.

Loi sur le terrorisme

Outre une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement, selon la presse pro-gouvernementale, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN – à laquelle appartient la Turquie – avait confirmé sa présence. Il doit tenter une nouvelle fois de lever le veto turc à l’entrée de la Suède dans l’Alliance atlantique, barrée depuis treize mois, si possible avant un sommet de l’Organisation à Vilnius en juillet.

Malgré une Constitution amendée et une nouvelle loi contre le terrorisme, Ankara reproche toujours à la Suède d’abriter des réfugiés kurdes qu’elle qualifie de «terroristes». Stockholm a d’ailleurs autorisé une manifestation dimanche sur le thème «Non à l’OTAN, pas de lois Erdogan en Suède», organisée notamment par des associations de soutien aux groupes armés kurdes en Syrie.

Orientations retenues

Autre dossier brûlant, la liste des ministres qui sera annoncée dans la soirée, après les festivités, doit donner une idée des orientations retenues par le chef de l’État pour redresser l’économie en crise. Pour cette tâche ardue, le nom d’un expert reconnu, Mehmet Simsek, circule avec insistance depuis plusieurs jours.

Ancien ministre des Finances (2009-2015) puis vice-Premier ministre chargé de l’Économie (jusqu’en 2018), Mehmet Simsek, 56 ans, ancien économiste à la banque américaine Merrill Lynch, serait chargé de rétablir un peu d’orthodoxie afin de ramener la confiance des investisseurs.

Outre une inflation à plus de 40%, encouragée par la baisse régulière des taux d’intérêt, la monnaie nationale était en chute libre à plus de 20,88 livres turques pour un dollar vendredi malgré des milliards de dollars engloutis durant la campagne pour en retarder le naufrage.

Pas de relations avec l’Arménie

Selon les médias turcs, plus d’une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement et quarante-cinq ministres étrangers devaient assister aux cérémonies qui s’achèveront par une réception au gigantesque palais présidentiel bâti par le chef de l’État sur une colline à l’écart du centre de la capitale.

Parmi la foule des alliés traditionnels, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian prendra place au côté du président d’Azerbaïdjan Ilham Aliev et les Premiers ministres de Hongrie, Viktor Orban – qui renâcle également à ouvrir les portes de l’OTAN à la Suède – et du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, qui furent parmi les premiers à le féliciter pour sa réélection.

L’Arménie et la Turquie n’ont jamais officiellement établi de relations diplomatiques et leur frontière commune est fermée depuis les années 1990, mais un rapprochement a été amorcé depuis début 2022, en dépit du soutien affiché d’Ankara à Bakou sur la question du Nagorny-Karabakh qui oppose Erevan à l’Azerbaïdjan.

(AFP)

Ton opinion

1 commentaire