BienneLes militants torse nu sont tous acquittés
Sous la bannière «Extinction Rebellion», des activistes du climat s’étaient enchaînés dans un magasin H&M.
- par
- Vincent Donzé
Accusés d’insoumission à l’autorité, cinq militants climatiques poursuivis pour s’être enchaînés dans un magasin H&M de Bienne pendant la pandémie ont tous été acquittés hier par le Tribunal régional Jura bernois-Seeland. Motif: l’occupation s’était déroulée sans violence, ni dégâts.
L’opération coup de poing a été menée un samedi après-midi dans une succursale H&M qui n’existe plus dans la zone piétonne. En s’enchaînant torse nu aux piliers du magasin, le 15 août 2020, les militants entendaient dénoncer l’ensemble de l’industrie textile, coupable d’esclavagisme aux yeux du mouvement «Extinction Rebellion».
Esclavagisme moderne
S’enchaîner à l’infrastructure du magasin revenait à «dénoncer les pratiques de l’industrie textile qui font penser à de l’esclavagisme moderne». Après une bonne heure d’occupation, la police a coupé les chaînes et évacué les manifestants. Les activistes ont dû donner leur identité, mais personne n’a été emmené au poste.
Les activistes étaient une septantaine, romands et alémaniques, maculés de peinture violette. S’enchaîner à l’infrastructure du magasin revenait à «dénoncer les pratiques de l’industrie textile qui font penser à de l’esclavagisme moderne».
«Nous avons choisi H&M comme exemple, mais c’est tout le prêt-à-porter qui est visé», précisait un militant horrifié par la monoculture de coton, consommatrice d’eau, de teinture malsaine et de pesticides quand elle n’est pas bio.
Petite surprise
H&M n’ayant pas porté plainte, les cinq prévenus risquaient uniquement d’être condamnés pénalement pour insoumission à l’autorité. «Le verdict est une petite surprise dans la mesure où nous enchaînons les déceptions dans les tribunaux d’autres cantons», ont réagi collectivement les cinq prévenus, cités par «Le Journal du Jura».
Selon la présidente du Tribunal régional Jura bernois-Seeland Doris Romano, les prévenus ont occupé le magasin de manière «entièrement pacifique»: deux policiers en ont témoigné. En quittant la filiale après moins de deux heures d’occupation sans laisser de dégâts, les militants n’ont pas entravé les ventes trop longtemps.
Les activistes n’ont opposé aucune résistance quand les agents les ont enjoints de partir après avoir distribué des fiches de contrôle. Une fois ce formulaire rempli, certains sont partis de leur plein gré et ceux qui étaient enchaînés sont restés, ce qui leur a valu des poursuites pénales.