Grenoble (F) - Nordahl Lelandais reconnaît avoir tué volontairement la petite Maëlys 

Publié

Grenoble (F)Nordahl Lelandais reconnaît avoir tué volontairement la petite Maëlys

Alors qu’il a toujours affirmé le contraire, l’ex-militaire a admis vendredi soir à son procès avoir enlevé la fillette et lui avoir «volontairement donné la mort».

Nordahl Lelandais a reconnu vendredi lors de son procès pour le meurtre de la petite Maëlys avoir «volontairement» tué la petite fille après l’avoir enlevée. «Je reconnais l’intégralité des faits qui me sont reprochés», a-t-il déclaré, sur questionnement de son avocat Me Alain Jakubowicz, après plus de cinq heures d’interrogatoire.

«Tu es poursuivi pour avoir volontairement donné la mort», assène Me Jakubowicz. «Oui, Maître», répond l’accusé dans son box. «On peut oublier le mot d’accident?» «Oui, c’est clair. J’ai donné volontairement la mort à Maëlys», déclare l’accusé. «Est-ce que tu reconnais que faire monter une petite fille à 3 h du matin dans ta voiture le soir d’un mariage, c’est un enlèvement?» poursuit l’avocat. «Oui, Maître.»

Jusqu’ici, Nordahl Lelandais affirmait que l’enfant était montée de son plein gré dans sa voiture. Interrogé par la présidente Valérie Blain plus tôt dans la journée, l’accusé avait reconnu avoir porté des «coups volontaires» mais avait nié avoir «volontairement» enlevé la fillette, ainsi que tout mobile pédophile à son égard.

Selon Lelandais, l’enfant âgée de huit ans l’a rejoint de son plein gré sur le parking alors qu’il s’apprêtait à partir en voiture pour chercher de la cocaïne. «Et bêtement, je lui dis «Monte» et elle ouvre la porte», avait-il raconté quelques heures plus tôt aux assises de Grenoble. «Je n’avais aucune mauvaise intention.»

Trois coups fatals

«Là sur le trajet, ça ne se passe pas du tout comme ça aurait dû se passer, malheureusement», avait-il poursuivi. «Elle s’est mise à hoqueter.» Nordahl Lelandais dit avoir alors ressenti la même «peur» que la nuit d’avril 2017 au cours de laquelle il a donné la mort au caporal Noyer. «J’ai tourné la tête et eu une impression complètement folle. Je ne sais pas si je peux parler du mot d’hallucination.» Il se tourne vers Maëlys et lui porte «trois coups».

Ayant tenté en vain de prendre le pouls de la fillette inanimée, il finit par la déposer dans un premier lieu près d’une voie ferrée avant de rentrer chez lui pour se changer et de retourner au mariage pour avoir «une forme d’alibi». Il transportera plus tard le corps dans une forêt «pour cacher (son) crime».

«Je ne sais pas ce qui s’est passé. Mais c’est moi, bien sûr que c’est moi qui l’ai fait», dit-il présentant une nouvelle fois ses «excuses» à la famille. «De la honte, des remords, de la culpabilité, j’en aurai toute ma vie», lâche-t-il. 

Nordahl et ses avocats traités d’«excellents joueurs de poker»

Dans la matinée, l’ancien procureur chargé de l’enquête à l’époque de la disparition de Maëlys, Jean-Yves Coquillat, aujourd’hui retraité, avait qualifié l’accusé et ses avocats «d’excellents joueurs de poker (qui) attendent de voir le jeu de l’autre (et) bluffent». Son exposé avait été brutalement interrompu par l’avocat de la défense Me Alain Jakubowicz, qui a déclaré n’avoir «jamais vu une attaque aussi directe» contre la défense et exigé en vain une interruption de séance.

L’ex-militaire de 38 ans est jugé depuis le 31 janvier pour le meurtre de Maëlys précédé d’enlèvement et de séquestration fin août 2017, ainsi que des agressions sexuelles contre deux petites-cousines âgées de 4 et 6 ans au cours du même été. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Maëlys. Le verdict est attendu vendredi prochain.

(AFP)

Ton opinion