Jordanie: Fuite de chlore dans un port: «La situation est sous contrôle»

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JordanieFuite de chlore dans un port: «La situation est sous contrôle»

Au lendemain de la chute d’un conteneur de chlore, qui a provoqué la mort de 13 personnes, la vie a pu reprendre dans le port jordanien d’Aqaba.

La situation est sous contrôle mardi au port d’Aqaba dans le sud de la Jordanie, au lendemain de la mort de 13 personnes dans un accident provoqué par la chute d’un conteneur duquel s’est échappé du chlore, un gaz toxique. Aqaba, l’un des principaux ports de la mer Rouge, est le seul port maritime du royaume hachémite, par lequel transitent la plupart des importations et exportations jordaniennes. Aqaba est également une importante station balnéaire.

«La situation à Aqaba est désormais sous contrôle», a déclaré aux journalistes le Premier ministre Bicher al-Khasawneh, ajoutant que «le port fonctionne normalement». Selon un dernier bilan officiel, 13 personnes, huit Jordaniens et cinq étrangers, sont mortes par asphyxie et 260 ont été blessées, parmi lesquelles 123 sont toujours hospitalisées.

Parmi les blessés, Assadallah al-Jazi, 25 ans, employé d’une entreprise de fertilisants chimiques, raconte sous son masque respiratoire les premiers instants de l’accident. «Nous n’avons pas entendu d’explosion mais on a senti l’odeur d’une matière toxique et on a vu un nuage jaune. Puis il y a eu des gens qui s’étouffaient», dit-il à l’AFP.

Filin rompu

Lundi après-midi, une fuite de chlore s’est produite au port après la chute d’un conteneur avec du gaz liquide, selon la cellule de crise gouvernementale. Des images télévisées montrent une grue qui transporte le conteneur, avant de le lâcher au-dessus du bateau. Après le choc, un épais nuage jaune s’en échappe instantanément, tandis que des gens tentent de s’enfuir. D’après l’ancien directeur de l’entreprise en charge de la gestion du port, quelque vingt conteneurs de gaz liquéfié «contenant un pourcentage élevé de chlore» devaient être chargés sur le bateau.

L’adjoint au chef de l’Autorité portuaire de la région d’Aqaba, Haj Hassan, a déclaré qu’un «filin déplaçant un conteneur contenant une substance toxique s’était rompu, ce qui a entraîné la chute du conteneur et la fuite de la substance toxique». D’après le responsable du Tourisme et l’Environnement auprès de l’Autorité de la Zone spéciale économique d’Aqaba, Nidal al-Majali, «la (faible) vitesse et la direction du vent sur les lieux de l’accident ont contribué à éviter la propagation de la matière» toxique.

«La vie a repris son cours»

Selon le Premier ministre présent au port d’Aqaba, Bicher al-Khasawneh, «la vie a repris son cours, il n’y a plus de concentration de gaz dans l’air et le nombre d’hospitalisations diminue». Il a précisé que les cordons de sécurité établis la veille avaient été levés, sauf sur un rayon de 500 mètres autour du lieu de l’accident et a dit avoir chargé le ministre de l’Intérieur, le général Mazen al-Faraya, de diriger l’enquête sur l’accident.

Les activités du port reprennent mardi, à l’exception du quai 4, où a eu lieu l’accident, pour «pouvoir s’assurer que l’endroit est totalement sûr», selon le général Faraya. La ville d’Aqaba, située dans le golfe éponyme, se situe à la frontière israélienne, à moins de quinze kilomètres au nord de l’Arabie saoudite, tandis que la péninsule du Sinaï égyptienne est de l’autre côté du golfe, à une dizaine de kilomètres.

«Odeur toxique et nuage jaune»

Selon l’OMS, le chlore est «corrosif pour les yeux, la peau et le système respiratoire». Son inhalation peut «provoquer une pneumonie, un œdème pulmonaire» et entraîner la mort. Cette substance est également «très toxique pour les organismes aquatiques». Les blessés admis dans les hôpitaux d’Aqaba souffrent essentiellement de problèmes respiratoires.

«Tous les cas se ressemblent, souffrant d’essoufflement, de forte toux et de vertige», explique à l’AFP docteur Rouba Aamawi de l’hôpital Islamique à Aqaba qui a accueilli 70 blessés, dont certains ont été placés sous respirateur.

Des experts recherchent des indices pour comprendre l’accident.

Des experts recherchent des indices pour comprendre l’accident.

AFP
(AFP)

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