Deutsche Bank rayonne mais veut couper dans ses effectifs

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BanquesDeutsche Bank rayonne mais veut couper dans ses effectifs

Malgré le tumulte bancaire, le géant bancaire allemand a dégagé de janvier à mars son meilleur résultat imposable trimestriel en dix ans, mais va couper 800 postes.

Deutsche Bank a annoncé, jeudi, un bénéfice avant impôts de 1,9 milliard d’euros au premier trimestre.

Deutsche Bank a annoncé, jeudi, un bénéfice avant impôts de 1,9 milliard d’euros au premier trimestre.

REUTERS

La banque francfortoise Deutsche Bank a fait état jeudi d’un bénéfice avant impôts de 1,9 milliard d’euros au premier trimestre, en hausse de 12% sur un an, et d’un résultat net de 1,16 milliard d’euros à se partager entre actionnaires. Des performances dépassant les attentes des analystes et obtenues de surcroît alors qu’en mars, une série de faillites bancaires aux États-Unis, puis la chute de Credit Suisse, repris dans l’urgence par UBS, ont fait craindre une crise financière. L’action Deutsche Bank, alors en chute notable en Bourse, était un moment redevenue la cible de spéculateurs – comme jadis en traversant une litanie de scandales – au point que le chancelier allemand Olaf Scholz avait dû déclarer qu’il «n’y a pas lieu de s’inquiéter» pour Deutsche Bank.

Les dépôts des clients ont fondu de 1% en mars et de 5% en glissement trimestriel, mais cela traduit une «normalisation par rapport aux niveaux très élevés de l’année dernière», a déclaré le directeur financier James von Moltke, lors d’une conférence de presse téléphonique. En avril, ces dépôts sont de nouveau «en hausse», a-t-il ajouté.

Christian Sewing, patron de Deutsche Bank.

Christian Sewing, patron de Deutsche Bank.

AFP

800 départs

Afin d’augmenter encore sa rentabilité, la banque a majoré de 500 millions d’euros, pour le porter à 2,5 milliards d’euros, son objectif initial de réduction des charges. Cette décision comprendra la réduction de «5% du personnel senior» dans les services qui ne sont pas en relation directe avec les clients, soit «environ 800 personnes», a précisé le patron du groupe Christian Sewing. La banque comptait fin mars environ 86’700 employés à temps plein, soit 3700 de plus sur un an, après un fort écrémage effectué entre 2019 et 2022 en se recentrant sur les opérations européennes.

Les réductions de coûts annoncées jeudi vont aussi consister à rationaliser la plateforme de produits hypothécaires et à poursuivre la réduction des effectifs du centre technologique en Russie. L’établissement bancaire a voulu montrer l’exemple au plus haut en annonçant mercredi soir une réduction de la taille de son directoire, qui va passer de dix à neuf membres, avec un renouvellement partiel au passage. En particulier, la responsable des activités américaines, Christiana Riley, va quitter la banque de façon anticipée.

Opportunités en Europe

De janvier à mars, les ventes globales, à 7,7 milliards d’euros, ont progressé de 5% grâce à la hausse rapide des taux d’intérêt par les banques centrales face à une forte inflation. La déception est venue du recul de 19% des recettes dans la division phare de la banque d’investissement, principalement à cause du négoce de titres à taux fixe et de devises, qui sont d’ordinaire son point fort.

La banque des grandes entreprises et celle de détail ont en revanche vu leurs recettes fortement progresser, profitant de la hausse des taux et des commissions. La gestion d’actifs a bénéficié d’apports nets de fonds de 9 milliards d’euros, mais ses ventes se sont tassées de 14% sur un an. L’agitation autour du secteur bancaire offre «des opportunités sur les marchés européens» à Deutsche Bank, qui est par ailleurs «en bonne voie pour atteindre ou dépasser (les) objectifs fixés pour 2025», a-t-il affirmé. La rentabilité nette rapportée aux capitaux propres devrait dépasser à cet horizon les 10%, en ayant atteint 8,3% sur le trimestre écoulé.

À la Bourse de Francfort, le titre glanait 3% de hausse à mi-journée, dans le haut d’un indice Dax en timide progression.

(AFP)

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