Mondiaux de cyclisme: Stefan Küng: «La journée a été extrêmement dure»

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Mondiaux de cyclismeStefan Küng: «La journée a été extrêmement dure»

Le Thurgovien a pris une épatante 5e place des Mondiaux sur route de Glasgow. Pas mal pour quelqu’un qui ne pensait pas être leader de sa sélection…

Robin Carrel Glasgow
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Robin Carrel Glasgow
Le Suisse lors de l’interview d’avant course, vendredi

Le Suisse lors de l’interview d’avant course, vendredi

@RCA

Il est comme ça Stefan Küng. Ce qu’on appelle un «coursier». Il ne devait pas forcément être la carte maîtresse de Swiss Cycling ce dimanche à Glasgow. Mais quand Marc Hirschi a abandonné, quand il a commencé à pleuvoir et qu’il a vu que ses jambes répondaient bien, la barre des 200 km passées, le Suisse s’est pris au jeu. Il a terminé derrière les quatre monstres que sont Mathieu van der Poel, Wout van Aert, Tadej Pogacar et Mads Pedersen. De quoi filer une immense banane à l’heure de l’interview à celui qui a été snobé par la réalisation télévisuelle au moment de franchir la ligne.

Stefan, on ne vous a pas vu à la TV, mais c’est un peu fou cette 5e place…

Oui. C’était une course à élimination, vraiment une course d’usure. C’est ce qu’on attendait, une fois qu’on avait vu le circuit. La journée a été extrêmement dure, je crois. Tout le monde était cuit, déjà à cinq tours de l’arrivée! La sélection pour les médailles se fait sur une chute… Moi, j’étais deux places derrière, quand c’est arrivé. Un Belge est tombé devant moi et la cassure est faite. C’était juste au moment où ça commençait à pleuvoir et moi je n’étais pas prêt à prendre tous les risques. Je pense que vous l’avez vu à la télé, il y a eu plusieurs chutes et tu ne savais pas quel virage tu voulais prendre, à quelle vitesse et tout. Parce qu’avec toutes les plaques d’égout, les peintures et tout ça, c’était difficile à juger. Après j’ai commencé à me sentir de mieux en mieux. Et d’un coup on était là, on jouait la place de cinq! Sur une course comme ça, tu vas jusqu’au bout, tu te bats jusqu’au bout.

Justement, Marc Hirschi a abandonné à 80 km de l’arrivée. Comment vous avez réagi à ce moment-là?

Au début, je le sentais bien parce qu’après la première sélection, on était une vingtaine de coureurs et Marc et moi étions présents. Après c’est revenu et il y a eu d’autres moments où ça a cassé, avec 25 ou 30 hommes. Cette fois, on était là avec Mauro Schmid. Et puis au bout d’un moment, je me retourne et je ne vois plus que les voitures derrière nous! J’ai demandé à Alba (ndlr: Michael Albasini, le sélectionneur suisse) où était Marc et il m’a répondu qu’il n’était plus là et que c’était à nous deux maintenant. On a ensuite essayé de suivre un peu les attaques. Bon, après comme je dis, la sélection s’est faite et c’est dur à revenir, parce que si tu te sacrifies… Je crois que, pour nous deux, ça aurait été très très dur de rivaliser avec ceux de devant.

Vous vous êtes vite remis dans la peau du leader…

Oui (ndlr: il sourit), j’étais vraiment détendu au début. Et puis à l’approche du circuit final, j’ai réussi à me placer sans faire trop d’effort. C’est ce que j’ai toujours essayé de faire et j’ai toujours jeté un œil sur Marc et Mauro quand même. Au bout d’un moment, une fois, il y avait Mauro juste devant moi. Donc là je n’ai plus roulé avec les quatre mecs derrière. Et puis après je l’ai vu, il se faisait distancer… Ensuite, j’ai pu voir en passant sur la ligne combien il y avait de mecs devant moi et je savais qu’il y avait la place de cinq en jeu. Il fallait aller jusqu’au bout!

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