IndonésieLe réseau derrière les attentats de Bali préparait une nouvelle attaque
Selon des militants arrêtés cette semaine, la Jemaah Islamiyah fomentait une attaque pendant la fête de l’indépendance de l’Indonésie. Des armes ont été saisies.
La brigade antiterroriste indonésienne a arrêté, la semaine dernière, 53 extrémistes présumés dans une douzaine de provinces du pays comptant la plus forte population musulmane du monde, ont dit les autorités. Certains suspects ont admis que leur organisation, la JI, avait planifié un attentat pendant la fête de l’indépendance de ce pays d’Asie du Sud-Est, célébrée le 17 août, ont-elles déclaré.
«La Jemaah Islamiyah préparait une attaque terroriste le jour de l’indépendance, selon certains suspects», a déclaré, vendredi, à Djakarta, le porte-parole de la police nationale, Argo Yuwono. Il n’a pas donné de détails sur le complot présumé, mais indiqué que la police avait saisi des armes et des munitions chez les suspects, initialement arrêtés pour avoir collecté des fonds pour le groupe.
Démantelée, puis reconstruite
La JI a été presque démantelée par les autorités après les attentats de Bali, l’attaque terroriste la plus meurtrière en Indonésie, qui avait fait plus de 200 morts en 2002, parmi lesquels de nombreux étrangers. Mais l’organisation s’est reconstruite et son chef religieux, Abu Bakar Bashir, a été libéré de prison cette année, après avoir purgé une peine pour avoir aidé à financer des camps d’entraînement islamistes dans la province conservatrice d’Aceh.
«Cette opération visait à démanteler et à épuiser la JI», a déclaré un responsable du contre-terrorisme qui a demandé à ne pas être nommé. «Ils ont repris leur développement en recrutant, en collectant des fonds et en renforçant leur logistique et leurs armes.»
Élan taliban
Jemaah Islamiyah, un groupe lié à Al-Qaïda, a créé des cellules dans plusieurs pays d’Asie du Sud-Est. Les attentats à la voiture piégée en 2003, contre l’hôtel JW Marriott à Djakarta, et un attentat kamikaze à la voiture piégée devant l’ambassade d’Australie lui ont aussi été attribués. Elle a également envoyé des djihadistes combattre en Syrie et en Irak, et pourrait envisager d’envoyer des recrues en Afghanistan après la prise du pouvoir par les talibans, a déclaré le responsable.
Selon des analystes, la victoire des talibans pourrait donner un regain de vigueur aux groupes terroristes d’Asie du Sud-Est. «À court terme, le plus gros impact sera psychologique et moral», estime le spécialiste des questions de sécurité Zachary Abuza, basé aux États-Unis. L’Indonésie abrite des dizaines d’organisations extrémistes, dont certaines fidèles au groupe État islamique.