Formule 1: La surprise se prénomme Fernando

Publié

Formule 1La surprise se prénomme Fernando

Personne ne l’aurait cru capable de signer le meilleur chrono des premiers
essais. Même pas lui. Fernando Alonso va-t-il retrouver la pole-position pour
la première fois depuis 11 ans?

Luc Domenjoz Sakhir (Bahreïn)
par
Luc Domenjoz Sakhir (Bahreïn)

Fernando Alonso n’a plus pris un départ en pole-position depuis… le Grand Prix d’Allemagne 2012, à Hockenheim, à l’époque sur Ferrari.

Après avoir quitté la Scuderia, fin 2014, l’Espagnol a piloté quatre ans pour McLaren, puis deux saisons pour l’équipe française Alpine. Avant de créer la surprise, en août dernier, en signant pour Aston Martin en remplacement de Sebastian Vettel.

Fernando Alonso  en pleine forme à Bahreïn.

Fernando Alonso  en pleine forme à Bahreïn.

AFP

Ses fans étaient en droit de se demander quelle nouvelle erreur de carrière le double champion du monde venait de commettre. A l’heure où la saison 2023 va débuter, pourtant, il semble qu’il pourrait bien avoir fait - pour une fois - le bon choix: la nouvelle Aston AMR23 semble pour le moins bien née.

La semaine dernière, elle a montré un joli potentiel au cours des essais privés, sur ce même circuit, ce qu’elle a largement confirmé vendredi, au terme de la première journée d’essais officiels du Grand Prix de Bahreïn, puisque Fernando Alonso s’y est classé premier, devant les deux Red Bull - qui partaient pourtant favorites.

«Pour être honnête, je n’envisage même pas la pole.»

Fernando Alonso

Vendredi soir, Fernando Alonso gardait pourtant les pieds sur terre et minimisait ses chances de signer la pole-position, samedi (qualifications à 16 heures, heure suisse). «Pour être honnête, je n’envisage même pas la pole», répondait-il quand on lui demandait s’il serait déçu de ne pas la décrocher. «En réalité, je ne sais même pas quelle place nous pouvons raisonnablement viser. Après les essais de la semaine dernière, je me suis dit que nous pouvions espérer nous placer dans les dix premiers, mais pas mieux. Évidemment, c’est sympa de voir que nous sommes aussi compétitifs.»

Red Bull juste derrière

Max Verstappen pas loin de l’Aston Martin d’Alonso.

Max Verstappen pas loin de l’Aston Martin d’Alonso.

AFP

On les donnait favorites, et elles le restent pour ce début de saison: vendredi, les deux Red Bull se sont classées juste derrière l’Aston Martin de Fernando Alonso, deux millièmes seulement séparant Max Verstappen de Sergio Perez. Pour l’écurie championne du monde, tout a fonctionné plus ou moins selon les plans: «Pour nous, ce fut un drôle de début de saison, commente le Néerlandais. Pendant la première séance, on était incapables de trouver l’équilibre de la voiture, ce qui était assez étrange, ça ne nous était pas arrivé pendant les essais de la semaine passée. Ensuite, c’était un peu mieux. Et le rythme sur les longs relais était bon. Je dois juste retrouver mes marques!»

C’est en effet en conditions de course que les Red Bull RB19 semblent les plus redoutables: dans les mêmes circonstances, les Ferrari dégradent trop leurs pneus et les Mercedes rendent une seconde au tour aux RB19.

Lewis Hamilton dépité

Chez Mercedes, les sourires étaient revenus au terme des essais privés de la semaine dernière: le problème de rebonds, le «marsouinage», avait disparu en même temps qu’était apparue la nouvelle W14. «C’est tellement agréable de piloter dans une voiture qui n’a pas ce problème», se réjouissait George Russell.

La fin des secousses n’a pourtant pas mis un terme à tous les soucis: vendredi, au terme de la première journée d’essais, Lewis Hamilton a échoué à six dixièmes des plus rapides.

Ce qui lui a mis un rude coup au moral: «C’est terrible, les Red Bull nous prennent une seconde au tour sur les longs relais. Pourtant, je fais tout ce que je peux. On va trouver des solutions, mais ce ne sera que des petits progrès, ici ou là. On ne va jamais pouvoir trouver une pleine seconde. C’est dur pour tout le monde dans l’équipe, ils ont tous tellement travaillé.»

Hamilton a perdu une seconde au tour sur les Red Bull.

Hamilton a perdu une seconde au tour sur les Red Bull.

AFP

Le Britannique admettait que sa W14 perdait sur les plus rapides à la fois dans les virages lents et les courbes rapides. «Je pensais que les Ferrari étaient deuxièmes derrière les Red Bull, mais je pense en fait que nous sommes très proches d’elles. Il semblerait que ce sont plutôt les Aston qui soient deuxièmes. Nous, nous sommes entre la troisième et la quatrième place. En résumé, on n’a pas progressé depuis l’an dernier! En fait, nous sommes encore plus loin que l’an dernier à la même époque. Je pense que nous ne sommes pas sur la bonne voie, on n’a pas choisi le bon concept. Ce sera difficile de remonter la pente avec cette voiture-là.» Un constat d’échec sévère pour l’écurie Mercedes.

Ton opinion