SuisseVéritable hécatombe d’abeilles l’hiver dernier
Plus de 20% des colonies d’abeilles n’ont pas survécu durant la dernière saison froide. C’est la mortalité hivernale la plus élevée en 10 ans. Un acarien et le froid sont en cause.
C’est une triste nouvelle sur le front de l’apiculture. En effet, 21,4% des colonies d’abeilles en Suisse n’ont pas survécu à l’hiver 2021/2022. Il s’agit de la mortalité hivernale la plus élevée en 10 ans, relève apisuisse dans un communiqué mercredi. L’hiver précédent, le taux de mortalité n’était «que» de 14,2%.
Et le bilan est même pire si l’on prend en compte les colonies qui étaient déjà mortes avant l’hiver et celles qui étaient trop faibles au printemps. En effet, 39,1% d’entre elles se sont éteintes ou n’ont pas pu atteindre une taille viable avant et pendant l’hiver dernier, précise l’association faîtière de l’apiculture suisse.
«Un développement dramatique»
Ces pertes hivernales varient fortement d’un canton à̀ l’autre. Les grands cantons Berne, Thurgovie, Vaud et Zurich, ainsi que les cantons situés le long de la frontière nord du pays, soit les deux Bâle, le Jura, Schaffhouse et Genève, se distinguent par des pertes élevées par rapport à l’hiver précédent. Des pertes qui ont carrément doublé, voire triplé pour Berne, les deux Bâle, Genève, le Jura, Lucerne, Schaffhouse, Soleure et Vaud, «ce qui signifie un développement dramatique», souligne apissuisse. Parmi les grands cantons, seul le Tessin a été épargné, avec un peu moins de pertes que l’année précédente.
Que se passe-t-il donc chez les abeilles? Un acarien et les virus qu’il transmet est à l’origine de cette véritable hécatombe. A cela s’ajoutent les conditions climatiques difficiles du printemps 2021 (temps froid et humide) et les intempéries de l’été 2021 qui ont également réduit l’entrée de nectar (source d’énergie) et de pollen (source de protéines pour les abeilles, le couvain et la reine). Cela a pu conduire à un affaiblissement des abeilles, souligne apisuisse.
Mieux fleurir la Suisse
Les conséquences des intempéries de 2021 montrent aussi que la base alimentaire des abeilles est étroite. «Pendant les mois d’été, elles trouvent peu de nourriture, même durant les années normales. Avec une amélioration ciblée de l’offre en fleurs, de telles situations pourraient être améliorées pour toutes les abeilles (sauvages et mellifères) à l’avenir», explique la faîtière qui s’engage pour une Suisse plus et mieux fleurie.
À noter que l’enquête annuelle a été menée par BienenSchweiz auprès de 1384 apiculteurs avec 1647 ruchers.