MoscouHorloger victime collatérale des sanctions helvétiques
La Suisse a dénoncé des mesures arbitraires, après que la Russie a confisqué de coûteuses montres Audemars Piguet.
Infractions douanières selon Moscou, répression pure et simple selon Berne. Les deux pays sont en froid. En cause, la perquisition, le 22 mars dernier, d’agents des services secrets russes dans les locaux de la filiale de l’horloger de luxe suisse Audemars Piguet. Les agents ne sont pas repartis les mains vides: ils ont confisqué des montres pour un montant de plusieurs millions de francs. L’affaire a été révélée dimanche par la «NZZ am Sonntag», qui s’appuie sur une note confidentielle du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) aux membres de plusieurs commissions, dont celles de politique extérieure (CPE), du Parlement.
Si les autorités russes ont invoqué de prétendues infractions douanières pour justifier leur action, le DFAE estime pour sa part qu’il s’agit «très probablement d’une mesure arbitraire de répression en réaction aux sanctions prises par le Conseil fédéral». Quoi qu’il en soit, les deux boutiques moscovites de la manufacture horlogère suisse sont désormais fermées.
Ces représailles supposées de la Russie relancent le débat quant aux sanctions prises par le Conseil fédéral. Pour le conseiller national et membre de la CPE Roger Köppel (UDC/ZH), «cette action est une preuve que le Conseil fédéral n’aurait pas dû reprendre les sanctions. La Suisse est ainsi entrée en guerre et c’est maintenant le retour de bâton, car les Russes commencent à s’en prendre à nos entreprises», a-t-il affirmé