ÉpidémieL’ONU et Haïti cherchent des fonds pour lutter contre le choléra
Haïti est touché par une épidémie résurgente de choléra qui a déjà fait 161 victimes, après avoir fait plus de 10’000 morts entre 2010 et 2019.
Le gouvernement d’Haïti et le bureau de l’ONU à Port-au-Prince ont lancé, mardi, un appel à lever 145,6 millions de dollars (137,6 millions de francs) pour faire face à une épidémie résurgente de choléra, qui a déjà provoqué la mort de 161 personnes dans le pays.
Ce pays très pauvre des Caraïbes, déjà frappé par une grave crise humanitaire et sécuritaire, fait face depuis début octobre à un retour de cette maladie qui avait fait plus de 10’000 morts entre 2010 et 2019. Le Ministère de la santé publique a rapporté 8708 cas suspects, 7623 cas hospitalisés et 802 cas confirmés dans son bulletin épidémiologique de lundi. L’épidémie évolue dans sept des dix départements du pays.
«Le choléra est une maladie évitable et traitable et, fortes de leur expérience et de leur savoir-faire, les institutions nationales ont rapidement mis sur pied une stratégie de réponse avec l’appui indéfectible de l’ensemble de la communauté humanitaire locale et internationale», a déclaré la coordinatrice humanitaire de l’ONU dans le pays, Ulrika Richardson, dans un communiqué.
«Aide vitale»
Le compte Twitter de la Primature de Haïti a indiqué que le chef du gouvernement, Ariel Henry, avait pris part à la cérémonie de l’appel au financement. Les fonds levés à la suite de cet appel devraient «apporter une aide vitale à 1,4 million de personnes vivant dans les zones les plus affectées», ajoute le communiqué de l’ONU.
«La crise du choléra frappe de plein fouet des populations déjà vulnérables», note l’ONU, citant le récent rapport du Programme alimentaire mondial (PAM) qui rapporte que, pour la première fois en Haïti, quelque 19’000 personnes ont basculé dans l’urgence alimentaire la plus aiguë, devant se contenter d’un seul repas par jour composé d’aliments de mauvaise qualité.
S’ajoute à cette insécurité alimentaire une insécurité globale: depuis juin 2021, près de 100’000 personnes ont dû fuir leurs quartiers pour échapper aux violences des bandes armées, relève encore le communiqué du bureau des Nations Unies.