La Suisse a amélioré la qualité de ses eaux

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Suisse«Il est possible de se baigner sans risques presque partout»

Une étude nationale de l’OFEV montre que des progrès ont été faits concernant la qualité des eaux en Suisse. Mais d’importants efforts restent à faire pour assurer la diversité biologique.

Les concentrations de phosphore dans les lacs ont diminué depuis 1980.

Les concentrations de phosphore dans les lacs ont diminué depuis 1980.

AFP

En Suisse, le réseau hydrographique se compose de lacs, fleuves, rivières, ruisseaux et eaux souterraines. Pour la première fois, il a fait l’objet d’une étude nationale, «Eaux suisses – État et mesures». Publiée ce mardi par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), elle «met en évidence les réussites, mais également les déficits relatifs à l’état des eaux».

Parmi les points positifs mis en évidence par l’étude, on trouve une amélioration de la qualité des eaux des lacs et des cours d’eau dans certains secteurs au cours des dernières décennies. «Grâce à d’importants investissements consentis dans l’assainissement urbain et l’épuration des eaux usées, seule une part limitée des polluants du milieu bâti parvient encore dans les lacs et les cours d’eau», explique l’OFEV. Cela a conduit à une diminution, depuis les années 1980, des concentrations de phosphore dans les lacs, «si bien qu’il est possible de se baigner sans risques presque partout».

En revanche, dans d’autres secteurs la qualité des eaux ne répond toujours pas «aux exigences minimales imposées par la loi». Selon l’OFEV, «les pesticides issus de l’agriculture et les médicaments présents dans les eaux usées urbaines polluent de nombreux petits et moyens cours d’eau du Plateau, des plaines et des vallées. Les eaux souterraines, quant à elles, sont polluées dans une large mesure par le nitrate et les métabolites de pesticides».

Quand les lacs contiennent trop de phosphore et d’azote, ils manquent d’oxygène. Cela entraîne «la disparition des plantes et des poissons et exporte de trop grandes quantités d’azote vers les mers», explique l’OFEV.

Eaux suisses – État et mesures, Office fédéral de l’environnement, 2022.

Pour rappel, le Parlement a adopté en mars 2021 la loi fédérale sur la réduction des risques liés à l’utilisation des pesticides. D’ici à 2027, «les risques dans le domaine des eaux de surface et les atteintes aux eaux souterraines doivent être réduits de 50%». La Confédération doit désormais veiller à ce que les stations d’épuration éliminent davantage l’azote et les micropolluants des eaux usées.

Impact des changements climatiques

Le rapport montre enfin l’impact du changement climatique sur les eaux. Depuis les années 1960, la température de certains fleuves a augmenté de plus de 2 degrés. En conséquence, les espèces préférant le froid – comme la truite des rivières – se font plus rares alors que des espèces moins exigeantes prolifèrent – à l’image des moules envahissantes. Selon l’OFEV, «plus de 50% de toutes les espèces vivant dans les milieux aquatiques et riverains sont menacées ou déjà éteintes».

Face à ce constat, «il importe de poursuivre les mesures permettant de rapprocher le réseau hydrographique de l’état naturel», conclut l’OFEV. Plus l’état des eaux est naturel, plus elles pourront «continuer à remplir leurs fonctions de réserve d’eau potable, de milieu naturel diversifié pour la flore et la faune, et de zone de détente.»

(comm/aze)

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