AfriqueAu moins 632 morts dans un puissant séisme au Maroc
Le tremblement de terre a été ressenti dans plusieurs villes du centre du pays. Le dernier bilan provisoire des autorités fait état de 632 morts et 329 blessés.
Au moins 632 personnes ont trouvé la mort dans un puissant séisme qui a dévasté le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi, provoquant d’énormes dégâts et semant la panique à Marrakech et plusieurs autres villes, selon un bilan officiel provisoire. Un premier bilan parlait d’au moins 296 morts.
Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) basé à Rabat a indiqué que le séisme était d’une magnitude de 7 degrés sur l’échelle de Richter et que son épicentre se situait dans la province d’Al-Haouz, au sud-ouest de la ville touristique de Marrakech.
Selon un bilan provisoire, ce séisme a entraîné la mort de 632 personnes «dans les provinces et communes d’Al-Haouz, Marrakech, Ouarzazate, Azilal, Chichaoua et Taroudant», a indiqué le ministère dans un communiqué. Les autorités ont également annoncés que 329 personnes avaient été blessées. D’après les médias marocains, il s’agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour. Les autorités «ont mobilisé tous les moyens nécessaires pour intervenir et venir en aide aux zones sinistrées», a ajouté le communiqué de l’Intérieur. Selon des images circulant sur les réseaux sociaux et des témoins, le séisme a provoqué d’importants dégâts dans plusieurs villes.
Dans une localité de la province d’Al-Haouz, épicentre du séisme, une famille était bloquée dans les décombres après l’effondrement de sa maison, selon les médias.
Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant l’effondrement de leurs habitations, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
Sur des photos et vidéos publiées par des internautes, on peut voir d’importants débris d’habitations dans les ruelles de la médina de Marrakech. Mais aussi des voitures écrasées par des pierres.
«Une vraie catastrophe»
«J’étais dans mon lit quand tout s’est mis à trembler. J’ai cru que mon lit allait s’envoler. Je suis sorti dans la rue à moitié nu et je suis allé tout de suite voir mes riads. C’était le chaos total, une vraie catastrophe, la folie», raconte à l’AFP au téléphone le Français Michaël Bizet, 43 ans, propriétaire de trois maisons traditionnelles dans la vieille ville de Marrakech.
«Vers 23h, on a senti une secousse très violente, j’ai réalisé que c’était un tremblement de terre. Je voyais des bâtiments qui bougeaient. Nous n’avons pas forcement les réflexes dans ce type de situation. Puis je suis sorti, il y a beaucoup de monde dehors. Les gens étaient tous sous le choc et en panique. Les enfants pleuraient, les parents étaient désemparés», témoigne auprès de l’AFP un habitant de Marrakech, Abdelhak El Amrani, 33 ans, joint par téléphone. Selon des images diffusées sur les réseaux, une partie d’un minaret s’est effondrée sur la célèbre place Jemaa el-Fna, coeur battant de Marrakech, faisant deux blessés.
Plus de 12’000 morts lors du séisme de 1960
Le centre régional de transfusion sanguine à Marrakech a appelé les habitants à se rendre samedi dans ses locaux pour donner leur sang pour les blessés. «J’étais en route vers chez moi au moment du tremblement de terre. Ma voiture a fait va-et-vient mais je n’imaginais pas une seule seconde qu’il s’agissait d’un tremblement de terre», affirme un autre habitant de la ville, Fayssal Badour, 58 ans.
«Je me suis arrêté et j’ai réalisé la catastrophe. C’était très grave ce qui s’est passé, on avait l’impression que c’était une rivière qui débordait violemment. Les cris et les pleurs étaient insoutenables», ajoute-il.
Le 24 février 2004, un séisme de 6,3 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d’importants dégâts matériels.
Et le 29 février 1960, un tremblement de terre avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait plus de 12’000 morts, soit un tiers de la population de la ville.