États-Unis: Après une longue bataille judiciaire, il finit exécuté

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États-UnisAprès une longue bataille judiciaire, il finit exécuté

Un Américain de 37 ans a été exécuté durant la nuit de mardi à mercredi, après plusieurs tentatives de faire surseoir cette exécution, en raison de soupçons de racisme.

Kevin Johnson avait tué un policier blanc qu’il croyait responsable de la mort de son petit frère.

Kevin Johnson avait tué un policier blanc qu’il croyait responsable de la mort de son petit frère.

AFP

L’État américain du Missouri a exécuté mardi, à l’issue d’une intense bataille judiciaire, un homme condamné à la peine de mort pour le meurtre d’un policier. Kevin Johnson, un Afro-Américain de 37 ans, a reçu une injection létale dans une prison de Bonne-Terre et sa mort a été déclarée à 19h40 locales (3h40 heure suisse mercredi), selon un communiqué des services pénitentiaires du Missouri. Ses défenseurs ont tenté jusqu’à la dernière minute de convaincre les tribunaux de surseoir à son exécution, notamment en raison de soupçons de racisme dans la procédure. Mais ils ont essuyé échec sur échec.

De même, sa fille Corionsa R., 19 ans, n’a pas réussi à obtenir le droit de l’accompagner dans son passage de vie à trépas, une loi locale fixant à 21 ans l’âge minimum pour être témoin d’une exécution. «J’ai le cœur brisé de ne pouvoir être aux côtés de mon père dans ses derniers moments», avait-elle commenté après le rejet de sa plainte. «Il a été là pour moi pendant toute ma vie, malgré son emprisonnement. C’est un bon père, le seul parent qu’il me reste.»

Une unité destinée à corriger des erreurs judiciaires

Selon des documents juridiques, Kevin Johnson avait abattu un policier blanc le 5 juillet 2005, dans la banlieue de Saint-Louis. Son petit frère de douze ans était mort d’une crise cardiaque deux heures plus tôt et il s’était convaincu que la police, présente au moment du décès, en était responsable.

Après un premier procès dans lequel les jurés n’avaient pas pu s’entendre sur le verdict, il avait été condamné en 2007 à la peine capitale. Mais le procureur de Saint-Louis – remplacé en 2019 – a été accusé de traiter différemment les suspects noirs et blancs, ce qui a poussé son successeur à ouvrir une unité destinée à corriger de potentielles erreurs judiciaires.

Dans ce cadre, un procureur spécial a été nommé à l’automne pour examiner le dossier de Kevin Johnson. À la mi-novembre, il a demandé à la justice de suspendre l’exécution le temps de conclure son enquête. Son recours, ainsi qu’une requête comparable portée par les avocats de Kevin Johnson, ont été rejetés lundi soir par la Cour suprême du Missouri, puis mardi in extremis par la Cour suprême des États-Unis. Kevin Johnson est le 17e prisonnier exécuté depuis le début de l’année aux États-Unis.

(AFP)

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