Hockey sur glaceLukas Frick: «Entendre le public, ça nous aide beaucoup»
Convaincant en saison régulière, le défenseur saint-gallois du Lausanne HC réussit d’excellents play-off. Il parle de son rebond, avant l’acte IV de la finale contre Zurich prévu ce mardi soir (20 h) à Malley.
- par
- Chris Geiger
Joueur indéfectible par excellence, Lukas Frick s’apprête à jouer son 68e match de l’exercice ce mardi soir (coup d’envoi à 20 heures), à la Vaudoise aréna, à l’occasion de l’acte IV de la finale des play-off de National League qui oppose «son» Lausanne HC aux ZSC Lions (1-2 dans la série).
Et plus le défenseur de 29 ans joue, plus il performe. Celui qui n’a plus raté la moindre partie depuis le… 12 septembre 2017 et un déplacement du LHC à Zoug fait très forte impression cette saison. Car après un championnat régulier de haute facture, l’international suisse a encore élevé le curseur d’un cran durant les play-off. Au point de donner l’impression de «voler» sur la glace.
Retour au calme
«J’essaie de me battre et de tout faire pour l’équipe, comme tout le monde au sein du vestiaire, tempère le principal intéressé. Mais oui, je me sens bien. Tout le monde se sent bien et est heureux d’être en finale. Celle-ci donne de l’énergie à tout le monde.»
Le No 38 des Lions vaudois a impressionné tant contre le HC Davos en quarts de finale et Fribourg-Gottéron au tour suivant, que face au favori zurichois depuis trois sorties désormais. Aux côtés de son compère Fabian Heldner, il démontre son gros potentiel depuis le début des séries éliminatoires.
Calme et précis dans ses interventions défensives, propre et tranchant dans ses relances, Lukas Frick possède aussi une lecture du jeu supérieure à la moyenne. Ce qui lui permet parfois de se projeter offensivement (cinq points, dont deux buts, en 15 sorties de play-off). Mais qu’est-ce qui a changé pour que le Saint-Gallois, qui sortait d’une difficile cuvée 2022-2023, soit à ce point brillant?
«Le calme est revenu, rappelle l’ancien junior d’Uzwil. Lausanne un très bon club de hockey, qui dispose d’excellentes infrastructures, de bons entraîneurs et d’une bonne équipe. Je pense que tous ces éléments réunis m’aident à performer.»
«Perdre le capitanat? Une forme de soulagement»
Rien ne garantissait pourtant que l’arrière, arrivé à Malley à l’été 2017, ne réussisse une telle saison. Car Lukas Frick aurait pu être affecté par la perte du capitanat durant l’intersaison – au profit de Joël Genazzi et Michael Raffl – après un vote du vestiaire. Il n’en a rien été. De quoi démontrer une grande force mentale.
«Je n’aime pas être exposé publiquement, alors perdre ce statut ne m’a pas vraiment dérangé, assure le principal intéressé. Je pense même que ça a été une forme de soulagement. Je peux à nouveau jouer mon jeu, sans me préoccuper du reste. Mais je dois avouer que Gena’ et Raf’ font un travail important et ils m’impressionnent beaucoup. J’essaie toujours d’apprendre d’eux car ce sont de très bons leaders.»
Deuxième finale, dix ans après
Lukas Frick l’est aussi, lui qui a conservé la fonction de capitaine-assistant chez les Lions vaudois. Avec plus de 600 apparitions dans l’élite, il possède d’ailleurs une énorme expérience. La preuve: cette finale sous les couleurs du LHC n’est pas la première que dispute l’ancien joueur de Kloten dans sa carrière.
Au printemps 2014, celui-ci avait ainsi joué et perdu (4-0) une série pour le titre avec les Aviateurs contre… le voisin zurichois, après avoir éliminé Fribourg-Gottéron en demi-finales. Dix ans ont passé, mais l’international suisse s’en souvient très bien.
«J’étais très jeune à cette époque, sourit celui qui avait alors 19 ans. Je suis certainement plus adulte que je ne l’étais là-bas. J’essaie aussi d’être calme, de profiter du moment et de rester dans l’instant présent. Avec Kloten, tout était nouveau. Je venais d’arriver dans l’équipe, je ne connaissais pas tellement les gars. La situation et mon rôle sont totalement différents aujourd’hui, puisque j’ai désormais joué plus longtemps à Lausanne qu’à Kloten.»
Pour autant, retrouver à nouveau l’ogre zurichois en finale démultiplie-t-il son envie de gagner et, en quelque sorte, d’effacer la défaite concédée dix ans auparavant?
«C’est une bonne équipe aujourd’hui et c’était une bonne équipe à l’époque, reprend Lukas Frick. Mais pour être honnête, c’était il y a dix ans. Je ne m’en préoccupe plus. Je suis dans un état d’esprit où je ne me soucie pas des quarts de finale, des demi-finales et même des dernières sorties. On prend les matches les uns après les autres, on ne regarde pas plus loin que le prochain. C’est la mentalité qu’il faut avoir en ce moment.»
«On se sent très bien à la maison»
Celle-ci a fait ses preuves et a mené Lausanne jusqu’en finale des play-off pour la toute première fois de son histoire. Le Saint-Gallois n’entend toutefois pas s’arrêter là. Le titre national passera assurément par une victoire ce mardi soir à domicile, où l’appui du public est un avantage indéniable.
«On se sent très bien à la maison et on ressent vraiment les supporters derrière nous, applaudit le No 38 des Lions vaudois. Mais même à Zurich, même s’ils ne sont pas aussi nombreux qu’à la maison, on les entend. C’est génial de les entendre pendant le match et ça nous aide beaucoup.»
Le message est passé. La Vaudoise aréna, elle, est prête à s’enflammer pour cet acte IV et à se montrer à la hauteur de l’événement.